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© Loïc Blache

À la grande mosquée de Lyon, entre condamnation et refus des amalgames

Au lendemain de l’attentat de Nice le jour de la fête nationale, nous sommes allés à la rencontre des musulmans rassemblés pour la prière du vendredi à la grande mosquée de Lyon. Les fidèles condamnent fermement l’attentat, mais craignent d’être victimes de simplifications et d’amalgames.

La traditionnelle prière du vendredi, à la Grande Mosquée de Lyon, était marquée par le recueillement suite à l'attentat de Nice, qui n'a pas encore été revendiqué mais dont le mode opératoire rappelle celui de l'Etat Islamique. Parmi les fidèles présents ce vendredi, nombreux sont ceux qui ne souhaitent pas répondre aux questions. Chacun affirme être sous le choc et condamne fermement l’attentat, dont le bilan provisoire s’élève à 84 morts et une "cinquantaine de personnes entre la vie et la mort", comme l’a annoncé François Hollande.

Condamnation unanime

"Toute cette violence, ça n’a rien à voir avec notre religion. Ma prière, là, c’est justement un message de paix, c’est une prière de paix", nous dit-on.

Les fidèles de la mosquée déclarent être horrifiés par cet acte haineux. "Ce sont des lâches, c’est de la barbarie ! Ce sont des terroristes, voilà, nous on n’embête personne et on ne veut de mal à personne !" C’est ainsi qu’ils s’accordent pour qualifier les auteurs de l’attentat.

Ils déclarent être atterrés, craignent de ne pas parvenir à s’exprimer ou d’être assimilés aux terroristes. "On ne sait pas quoi dire, on n’a aucun mot. On sait qu’on va encore être montrés du doigt", nous dit un fidèle.

Doublement victimes

Les fidèles rappellent que les musulmans sont également victimes de l’attentat : "C’est tout le monde qui est visé, c’est un attentat de masse, on est tous effrayés. On est des victimes, pas les coupables."

La répercussion de l’attentat fait-elle craindre une stigmatisation, des simplifications et des amalgames entre Islam et terrorisme ? La plupart le pensent et estiment qu’il y aura un retour de bâton. À cette crainte des attentats s’ajoute celle d’être victimes de ces amalgames, ce qui est perçu comme une double peine. "On a peur des représailles. Peur de la perception que les gens peuvent avoir de nous", confie un fidèle. Un autre ajoute : "J’ai peur de ce climat, je sais que des gens vont penser que ce qui s’est passé et ce que nous sommes, c’est la même chose."

Ce matin, Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon, avait confié être sous le choc des évènements et craindre des divisions voire une "guerre civile", l’objectif que "chercheraient à instaurer les terroristes afin de nous affaiblir". Il appelle tous les Français à rester unis face à la barbarie.

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