Depuis le 4 septembre, 300 agents de la Métropole de Lyon expérimentent la semaine de quatre jours, sans réduction du temps de travail.
Avec ses plus de 9 000 salariés, la Métropole de Lyon est le plus gros employeur entre Rhône et Saône. Pour 300 d'entre eux, la rentrée scolaire est expérimentale. Depuis le 4 septembre, leurs 35 heures de travail hebdomadaires ne plus réparties que sur quatre jours. Sans réduction du temps de travail, la loi pour la fonction publique l'interdisant, ces agents bénéficient d'un jour de repos hebdomadaire supplémentaire en échange d'une partie de leurs RTT.
Une opportunité de reprendre un temps plein pour les salariés à 80 %
Cheffe du service des ouvrages d'arts, Bérangère Pisier a sauté le pas, tout comme huit autres salariés de son équipe. Elle travaille environ 9 h par jour, mais peut, en contrepartie, disposer comme bon lui semble de son vendredi. "Je voulais avoir du temps hors des week-ends pour faire ce qu'on fait habituellement le samedi. Et avoir ainsi des week-ends plus déchargés", confie-t-elle. Arrivée matinale avancée, pause méridienne réduite, ou départ une heure plus tard, "tout le monde a su s'organiser", explique-t-elle.
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Armela Braun fait partie de la mission sûreté, sécurité et gestion de crise. Auparavant à 80 %, la semaine de quatre jours lui a permis de repasser à temps plein, récupérant l'intégralité de son salaire. "En terme d'organisation, cela n'a strictement rien changé puisque j'ai toujours mon mercredi, mais mon travail est mieux valorisé financièrement", explique-t-elle. Comme Armela, "900 femmes à 80 % ont la possibilité de repasser à temps plein et de récupérer ainsi l'intégralité de leur salaire sans aucune forme de contrepartie", précisent les services de la Métropole de Lyon.
Les cadres, trois fois plus nombreux à tenter l'expérience
"Pour mes droits à la retraite, c'est vraiment un plus", ajoute Armela Braun. Dans le cadre de cette expérimentation d'un an sur la base du volontariat, les agents peuvent choisir entre quatre scénarii. 35 heures sur quatre jours, 36 heures sur quatre jours, 4,5 jours par semaine ou une alternance de semaines de quatre et de cinq jours. Seuls salariés exclus du dispositifs, les agents dont le temps de travail est inférieur à 35 heures pour des raisons de pénibilité. Si les services de la Métropole n'observent pas de profil type parmi les salariés convertis à la semaine de quatre jours, ils notent toutefois que "les cadres y sont plus sensibles". 63 % d'entre eux ont tenté l'expérience, contre 21 % pour les agents de catégorie B et 15,6 % pour ceux de catégorie C.
Pour les deux cheffes de service converties à la semaine de quatre jours, le principal frein à cette nouvelle répartition du temps de travail reste la perte de RTT. "Certains préfèrent garder des jours à poser lorsqu'ils le souhaitent pour faire des week-ends prolongés ou partir en vacances et être plus flexible", observe Armela Braun. Pour les 300 agents concernés, l'expérimentation s'étend sur un an, "on fera peut-être un bilan à la Toussaint pour voir s'il y a des choses à changer", explique Bérangère Pisier.
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Et bientôt la semaine d'un jour. Prenez RV !