métropole conseil métropolitain 10.07.17
Conseil de la Métropole de Lyon © Tim Douet

À la Métropole de Lyon, les oppositions jouent les prolongations sur la fronde des maires

Lundi 24 janvier s'ouvre deux jours de délibérations à la Métropole de Lyon au conseil métropolitain. En ouverture de séances, les oppositions ont de nouveau critiqué la "dérive autoritaire" et le "manque de clarté" de la politique du président Bruno Bernard et de la majorité écologiste.

La tournée du président Bruno Bernard auprès des 59 maires de la Métropole, et l'annonce de 10 millions d'euros supplémentaires pour l'investissement des communes n'auront pas suffit à apaiser la colère des conseillers métropolitains (élus municipaux de la Métropole).

Lundi 24 janvier, en propos introductifs du conseil Métropolitain, l'opposition du centre et de droite a de nouveau vertement attaqué la majorité écologiste. Tout en saluant, parfois ironiquement, les concessions faites par Bruno Bernard ces derniers mois.

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Vertes critiques sur la gouvernance

"Vous n’avez pas éteint la fronde des maires", Marc Grivel, du groupe Synergies, premier à prendre la parole, donne le ton. Les oppositions restent remontées contre Bruno Bernard. À l'été 2021, 46 maires de la Métropole de Lyon avaient menacés de quitter la collectivité. Leur mécontentement tournait notamment autour du plan pluriannuel d'investissement (PPI) et la “gouvernance aveugle et verticale contre les communes et sans les citoyens” de Bruno Bernard, président EÉLV de la Métropole.

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Des critiques qui perdurent encore à chaque conseil métropolitain, comme lundi 24 janvier. Marc Grivel, dénonce toujours un "flou" sur la PPI et sur son détail par communes, et "une année et demie de perdue en tergiversations" sur le sujet du téléphérique et des transports. La Zone à faible émission, qui vise à limiter le nombre de véhicules diesel en circulation dans l'agglomération lyonnaise d'ici 2026, a également été critiquée par les oppositions. 

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Zone à faibles émissions à Lyon : une baguette pas si magique contre la pollution

Après avoir traité Bruno Bernard de "dictateur" lors du dernier conseil métropolitain, Philippe Cochet, maire de Caluire-et-Cuire et élu métropolitain du groupe Droite, centre et société civile, continue de pointer une "dérive autoritaire". Il reproche notamment à la majorité écologiste d'avoir exclu les élus d'opposition de l'instance de gestion du Sytral, et d'avoir réservé la présentation du budget à la presse, avant de le présenter en conseil métropolitain. Il persiste et qualifie Bruno Bernard de "tranchant et impérieux, qui est la définition du Larousse pour l'adjectif dictatorial".

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Une argumentation également reprise par Louis Pelaez, pour le groupe "Métropole de Demain" qui a pointé du doigt la couverture du dernier Met', le magazine de la Métropole. Bruno Bernard y pose, à côté de la citation "Nous devons agir vite". "La ligne édito est passée d’une info sur la politique métropolitaine en laudato si de la politique métropolitaine", se fend Louis Pelaez. 

Des critiques vivement renvoyées par Benjamin Badouard, qui a pris la parole pour le groupe "Les écologistes". "Malgré les peurs surjouées pendant la campagne, les chars verts et rouges n’ont pas envahis nos rues", débute-t-il. Il défend le bilan des 18 premiers mois de gouvernance de la majorité écologiste et des groupes de gauche et salue plusieurs mesures : la piétonnisation devant les écoles, la création d'un Revenu solidaire jeunes et le soutien aux entreprises qui s'engagent pour la transition écologique. "Il faudrait préciser ce que l’on nous reproche : d’un côté nous agissons à marche forcée, et d’autre fois nous ne faisons rien", pointe-t-il du doigt, tout en reprochant aux oppositions de "caricature" la politique menée par les écologistes. 

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Quelques satisfactions à peine admises

Malgré ces critiques, les opposants ont montré quelques marques de satisfaction, admises du bout des lèvres, ou avec ironie. Marc Grivel a souligné le déplacement de Bruno Bernard dans les communes de la Métropole, après la pression de la fronde des maires. "Vous avez fait marche arrière sur le cimetière de Charly, salutaire. Vous avez accepté de créer une aide à l’investissement pour les équipements municipaux, indispensable mais trop faible", note cependant Marc Grivel. 

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"Merci pour votre recul spectaculaire sur le projet de téléphérique. Vous avez su écouter la voix de la sagesse, presque personne ne veut de cet équipement", s'avance Philippe Cochet, alors qu'aucune annonce n'a été faite par Bruno Bernard. Depuis plusieurs mois, les élus locaux de l'ouest lyonnais, concernés par le téléphérique, s'y opposent fortement. Et la concertation menée auprès des populations a montré qu'elles n'y sont que peu favorables. Peut-être se fie-t-il à une déclaration de Jean-Charles Kohlhaas, le vice-président en charge des transports, le 11 janvier 2022. "Je veux vous rassurer, le projet ne se fera pas contre les élus, les associations, les habitants des territoires concernés. Nous tiendrons compte de tous les avis, je peux vous l'assurer", avait assuré le vice-président, en conclusion d'une soirée de concertation

L'élu de Caluire a également souligné plusieurs "victoires" obtenues par les oppositions : l'engagement de Bruno Bernard pour la création d'un mémorial de la Shoah place Carnot (2e), la poursuite du projet de l'Arena de l'OL, les 10 millions d'euros supplémentaires d'aide à l'investissement pour les communes, un montant "dérisoire" selon le maire. Avant d'annoncer avec sarcasme, attendre, "avec impatience", les prochains "reniements" des écologistes.

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