À Lyon, malgré la Fête des lumières, la pluie et les inquiétudes de violences face à la grogne des Gilets jaunes et des lycéens, 7 000 personnes ont marché pour tirer la sonnette d’alarme sur l’urgence climatique et sociale.
“Pas d'écologie sans justice sociale.” Pour la troisième Marche pour le climat organisée à Lyon depuis la rentrée, ils sont près de 7 000 à être “plus chauds que le climat” pour demander des actions d'urgence. Et si la participation est moindre qu’aux marches précédentes à Lyon, nombreux sont ceux qui rejoignent pour la première fois une manifestation également organisée dans 140 villes de France. C'est le cas de cette famille croisée place Jean-Macé un peu avant le départ du cortège. “Pour que le message soit entendu face à l'urgence climatique, le mouvement doit se poursuivre dans la durée”, affirme la mère.
Le père renchérit sur le mouvement des Gilets jaunes qui s'active depuis plusieurs semaines et qui est invité à rejoindre la marche. “Je suis étonné de voir certains gilets jaunes ici, car personnellement je trouve que ce n'est pas un bon signal pour l'environnement de supprimer la taxe carbone. C'est sûr, c'est inquiétant de voir la violence survenue à Paris, mais c'est important d'être là et nous n'avons pas d'appréhension particulière.” Revendiquée comme non violente, la marche sera escortée par un important dispositif de sécurité et de très nombreux policiers. À quelques dizaines de mètres devant le long cortège, ils veillent à ce que la mobilisation ne soit pas perturbée.
Dans le cortège, des jeunes de l'association “Conscience impact écologique” ont quant à eux revêtu des gilets jaunes pour le “symbole”. “Il n'y a pas une seule façon de comprendre ce mouvement de fond, qu'on compare souvent à une hydre. Il y a des revendications contradictoires, mais c'est aussi un mouvement sur le caractère d'urgence à agir, comme sur la question du climat. Et le but est le même : la justice sociale, l'égalité fiscale et une transition écologique qui va vers une économie de loisir. En 2017, 80 % des richesses ont été dans les poches de 1 % de la population.” Dans les rangs de la marche se trouvent de nombreux collectifs de citoyens lyonnais, des familles, des associations environnementales, mais aussi des acteurs plus traditionnels des mouvements sociaux comme la CGT ou Solidaires. En première ligne, les organisateurs ont préparé des happenings pour alarmer l'opinion et les gouvernements à l'heure de la COP 24, organisée ce jour en Pologne.
Peu de temps après le début de la manifestation, au niveau de la rue Saint-Michel, le cortège de la Marche pour le climat se retrouve nez-à-nez avec une poignée de gilets jaunes. Face à eux, ils scandent “Macron, démission !” Au mégaphone, un Gilet jaune appelle les autres à se joindre au cortège. “Le gouvernement essaye de nous diviser, avance Lionel, qui semble l'un des porte-parole des Gilets jaunes à Lyon. Nous demandons le départ du président et la dissolution de l'Assemblée nationale. Que Gérard Larcher, le président du Sénat, fasse l'intérim et organise de nouvelles élections. Aujourd'hui, c'est Macron, il se fiche du peuple, on ne lâchera pas tant qu'il sera là.”
“C'est parfait qu'ils se mettent ensemble !” se réjouit une manifestante, gilet jaune sur le dos et pancarte réclamant un “ISF vert” et un “SMIC véritable”. Plus tard, au moment des prises de parole sur les quais du Rhône, la “convergence des luttes” , évoquée par une membre d'Attac et par Sud Solidaires, sera particulièrement applaudie.
Arrivée près du pont de la Guillotière, la foule se dirige vers les gradins des berges du Rhône au son des slogans et des instruments de musique apportés pour l'occasion. Après un moment de rassemblement festif, les prises de parole démarrent.
Au cœur du sujet : la mobilité. Au micro, un manifestant plaide pour “un air respirable”, exige le prolongement du tram T3 et plus généralement le développement des transports en commun. S'ensuit une prise de parole à propos des taux de pollution observés à l'école Michel-Servet. Le parent d'élèves qui s’exprime déplore que “80 % de l'espace urbain soit occupé par la voiture”, selon lui “l'amélioration des moteurs ne sera pas une solution et [il] faut une remise en cause complète de la politique des transports”. Appel à la grève de la consommation, politique de transports, “sentiment d'injustice sociale” et “changement de système” sont quelques-uns des thèmes évoqués dans les prises de parole qui se succèdent. C'est un Gilet jaune qui terminera les allocutions. Après avoir appelé la foule à se mettre à genoux pour imiter l'interpellation des lycéens à Mantes-la-Jolie, il l'invite à rejoindre des Gilets jaunes sur la place Bellecour pour aller vers les Terreaux. Quant à la violence qui a émaillé certaines manifestations, “On n’est pas des méchants, affirme-t-il, on est moitié bisounours, moitié pitbull”. Avant que la foule ne commence à se disperser, l'un des organisateurs clôt les discours par ces mots : “On va tous rentrer chez nous dans le calme, et après, chacun est libre de faire ce qu'il veut."
la Charia écolo fait son œuvre. Pendant ce temps , dirigeants et organisateurs se baladent sur des milliers de km en gouffres à kérosène , en convoi de limousines, édictant des normes rendant impossible au citoyen de base l'usage de sa vieille Clio pour aller bosser, prétextant qu'elle pollue.