Arkema PFAS
(Photo : Tim Douet)

À Lyon, Arkema déconseille de manger les légumes de ses jardins partagés

L'entreprise, pointée du doigt pour son activité industrielle rejetant des polluants éternels, recommande aux locataires de ses jardins partagés d'éviter d'en consommer les fruits et légumes.

Dans la Vallée de la Chimie de Lyon, l'entreprise Arkema, attaquée pour ses rejets de perfluorés, polluants éternels émis en raison de sa conception de produits dérivés du fluor, recommande aux locataires de ses jardins partagés de ne pas consommer ce qu'ils récoltent, indiquent nos confrères de BFM Lyon. Les légumes de ces terrains cultivables situés à côté de l'usine seraient fortement contaminés.

À proximité de son site de Pierre-Bénite, l'entreprise possède effectivement des jardins ouvriers, dont les locataires sont d'anciens salariés. Dans un courrier qui leur est directement adressé, la direction d'Arkema recommande ainsi de "ne pas consommer les fruits et légumes du jardin partagé situé à proximité de Pierre-Bénite", toujours selon BFM Lyon. En janvier 2023, une première étude enquêtait sur la présence de polluants dans les sols. Les résultats devraient être connus d'ici quelques semaines.

Analyses demandées par la préfecture

"Cette décision s’appuie sur des résultats non valables scientifiquement", a affirmé la préfecture du Rhône à l'AFP. Les premiers résultats de l'étude doivent effectivement être vérifiés par une contre-expertise de la part des services de l’Etat. La préfecture a demandé des analyses supplémentaires dans un arrêté du 14 juin, rapporte un article du Monde, et a indiqué que « les représentants du groupe Arkema ont été reçus récemment en préfecture pour leur rappeler leur obligation de respecter la feuille de route définie par (cet) arrêté ».

L'industriel attaqué au pénal

Cette année, plusieurs communes et associations ont attaqué le groupe pour le rejet de polluants éternels provoqué par son activité. Arkema Pierre-Bénite est en effet le principal lieu de rejet des perfluorés (PFAS) que l'on retrouve dans l'Ouest lyonnais. Ces polluants contaminent l'eau, les sols et l'air. Début juin, une dizaine d'associations et 37 victimes de la pollution aux perfluorés ont déposé un référé pénal environnemental contre l'entreprise.

Un rapport de la Dreal (Direction régional de l'environnement et du logement) rédigé à l'occasion de l'inspection de l'usine Arkema de Pierre-Bénite après une fuite de gaz toxique en mai dernier remet par ailleurs en question la communication officielle de l'industriel.

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