A Lyon, des commerçants inquiets pour la saison des soldes

Le coup d'envoi des soldes a été lancé mercredi 26 juin. Les commerçants indépendants lyonnais misent sur cette période pour renflouer leurs caisses tout en faisant face à différents obstacles. 

Après des manifestations des commerçants lyonnais, la semaine dernière, pour protester contre la piétonnisation de la Presqu'île, la période des soldes a démarré mercredi 26 juin, et s'achèvera mercredi 23 juillet.

Période cruciale pour les commerçants, le démarrage des soldes n’est pourtant pas celui espéré, en particulier pour les commerces indépendants. 

Lyon Capitale a rencontré trois commerçants indépendants pour faire un point : tous peinent à faire décoller leurs ventes. Le gérant d'Indigo (magasin de prêt-à-porter pour hommes) déplore une baisse de fréquentation de son magasin par rapport à l'année précédente, et l’absence de ses clients suisses qui viennent habituellement à cette période de l’année. Même bilan pour Victoria, gérante du magasin de prêt-à-porter Les Jacobines : "J’espérais plus du début des soldes."

"Les gens saturent des ventes privées"

Les commerçants rencontrés déplorent une concurrence extérieure par l’achat en ligne : “On a un gros souci au niveau des ventes privées […], je pense que les gens saturent et ne savent plus quand est le bon moment pour acheter” poursuit-elle. De plus, elle se désole de voir ses clients se tourner vers les marques de fast fashion comme Zara ou Mango, aux magasins situés à quelques centaines de mètres, dont l'attractivité et l'accessibilité attirent.

Les travaux de piétonnisation du centre-ville n’arrangent pas leurs affaires. Les travaux visent à réduire la circulation des véhicules automobiles dans le centre de Lyon, impactant la fréquentation des commerces locaux, selon les commerçants.  "Les personnes extérieures à la ville viennent moins parce qu’il n’y a plus de places de stationnement ou alors parce qu'elles sont hors de prix. Du coup, ils préfèrent aller dans les zones commerciales". "Ça va être de pire en pire", augure Miek, responsable du magasin de maroquinerie Gandy Lyon centre. 

Enfin, la conjoncture politique n’arrange pas la situation. Les commerçants craignent que leurs vitrines soient dégradées et que les clients désertent le centre-ville où différentes manifestations sont organisées quotidiennement. 

Boutiques barricadées lors de la soirée du 1er tour des élections législatives anticipées, dimanche 30, juin.

Un duel entre les commerçants et la mairie de Lyon 

Aux termes des échanges, un responsable revient régulièrement dans la discussion : Grégory Doucet. "On ne nous écoute pas, car l’écolo, il veut les vélos.", évoque Miek, en se référant au maire de Lyon. "Pour les commerçants, c’est la mort.", dit-elle. Elle évoque plusieurs solutions : un réseau de transports en commun gratuit, plus de parkings gratuits, mettre plus de parkings relais, mais "le maire ne le fait pas", toujours en se rapportant au maire de Lyon. 

Pourtant, les écologistes défendent leur vision et évoquent une "adaptation nécessaire". Si Emeline Baume, vice-présidente de la Métropole de Lyon déléguée à l'économie et au commerce est "pleinement (consciente) que des travaux c’est gênant, c’est perturbant et inconfortable aussi bien pour le commerçant que pour le client", elle rappelle tout de même que "cette Presqu’île est le centre du territoire, où passent nécessairement les touristes. Ça restera la zone centre du territoire, prospère, et elle sera justement prospère parce que nous aurons porté ces projets d’aménagements".

Pas sûr pour autant que les trois commerçants rencontrés soient rassurés.

Lire aussi : "Adaptation nécessaire" : à Lyon, les Écologistes défendent leur vision face aux contestations

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