La Métropole et la Ville de Lyon inauguraient mercredi 11 décembre la rue Émile Zola. Un évènement marqué par une mobilisation du collectif des "défenseurs de Lyon" que certains élus n'ont pas hésité à qualifier de "but contre son camp".
Symbole contre symbole. Alors que le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard et le maire de Lyon, Grégory Doucet inauguraient la nouvelle rue Émile Zola dans le 2e arrondissement ce mercredi 11 décembre, des membres du collectif des "défenseurs de Lyon et du Grand Lyon" ont déployé une banderole et interpellé les élus.
"C'est la plus belle rue de Lyon aujourd'hui"
Berceau du collectif et terreau de la contestation de ces commerçants, le réaménagement de la rue Émile Zola a été long, "trop long" reconnaissent plusieurs élus écologistes, tout en rappelant qu'il a fallut (comme dans de nombreux endroits de l'agglomération) refaire tous les réseaux souterrains, centenaires. "C'est bien fait, on ne va pas critiquer ça, mais deux ans de travaux pour faire ça ? Cette rue est le symbole de ce que les travaux peuvent faire comme dégâts sur les commerces indépendants", lance Christophe Cédat, patron des Café 203 et membre du collectif. "Personne ne nous écoute, Bruno Bernard nous a traité d'excités", lance-t-il encore face au vice-président de la Métropole de Lyon en charge des mobilités, Fabien Bagnon.
Pourtant, pour de nombreux passants - et le bon sens - la rue est réussie. "C'est vrai que les travaux ont été longs et chiants (Sic), mais il faut reconnaître qu'elle est belle cette rue, les gens le disaient tous pendant la Fête des lumières", indique cette avocate qui travaille à quelques pas d'Émile Zola. C'est ce que retiennent les élus écologistes pour qui cet axe, qui aura coûté près de 900 000 € (un coût élevé lié notamment à la présence de pavés sciés) : un symbole de leur politique de réaménagement de la Presqu'île, préfigurant la Zone à trafic limitée prévue pour l'été 2025. "C'est un but contre son camp du collectif", estime, piquant, Valentin Lungenstrass, adjoint de Grégory Doucet en charge des espaces publics notamment. "Toutes les canalisations ont du être refaites, les travaux ont été longs, mais c'est la plus belle rue de Lyon aujourd'hui", considère-t-il.
Des travaux reportés : "Je ne réagis pas par rapport à quelques manifestants" dit Bruno Bernard
Le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard a annoncé le report d'aménagements prévus cette année, en raison d'un "pic de travaux". Mais aucun lien avec la contestation du collectif ou de son opposition assure-t-il. "Moi je ne réagis pas par rapport à quelques manifestants qui, y compris sur un projet consensuel où tout le monde est content, s'opposent encore", indique-t-il auprès de Lyon Capitale.
"On a un vrai enjeu sur l'amélioration des informations sur les travaux préalables à l'aménagement des espaces publics, qui ne sont pas opérés directement par les collectivités", reconnaît toutefois Valentin Lungenstrass. Et de conclure : "La rue n'est pas piétonne totalement, mais on voit que les gens l'apprécie, et que les commerces sont mis en valeur." Rue des 4 Chapeaux, Palais Grillet, Ferrandière, et aujourd'hui Émile Zola. Passés les travaux, les Lyonnais commencent - enfin - à avoir un aperçu du nouveau visage de la Presqu'île version écolos. En mars 2026, ils décideront si le jeu en valait la chandelle.
@vlungenstrass , @Fabien_Bagnon , et @Gregorydoucet apportent du vin chaud - sans succès - aux membres du collectif rassemblés pic.twitter.com/HmJb6M7HSx
— Lyon Capitale (@lyoncap) December 11, 2024
Quand je passe par la rue Emile Zola, j'en veux bien du vin chaud ! Surtout s'il est offert par les élus qui ont décidé de cette magnifique réalisation !