Un bus Flixbus en gare de Parrache © Antoine Merlet

À Lyon, entre le bus et le train "le choix est vite vu" pour les vacances

Parcourir la France en bus est devenu une habitude pour de nombreux Français. Avec l'augmentation du prix des billets et de l’essence, cette pratique devient de plus en plus courante. Rencontre avec les usagers des Flixbus à la gare de Lyon-Perrache. 

Dans le hall de la gare routière de Perrache, les vacanciers attendent leur bus, quand d'autres, les mines déjà dorées par le soleil retrouvent leur quotidien. Carmela, bagages sur le dos, patiente, portable en main. Cette quinquagénaire est partie à 9 heures du matin d’Annecy, sa ville d’origine. Elle rejoint Paris pour "un moment familial". Cette férue de thriller fera environ 10 heures de bus. 

59 euros en bus contre 140 euros en train 

Sa première correspondance est à Lyon Perrache, où elle patientera près de deux heures. Le bus est la seule alternative qu’elle juge "efficace". Cette auxiliaire de vie, payée le SMIC, "tout juste", n’a pas les moyens de prendre le train pour de longues distances. En comparant les prix, "le choix est vite vu" : "J’ai payé 59 euros l'aller-retour en bus. En train, je devais débourser 140 euros pour l'aller uniquement", constate t-elle. 

"J’ai payé 59 euros l'aller-retour en bus. En train, je devais débourser 140 euros pour l'aller uniquement"

Carmela, âgée d'une cinquantaine d'années

"Je l’ai déjà fait, ça ne me dérange pas. Je cours toute l’année, alors j’essaie parfois de prendre le temps". Pour s’occuper, elle a prévu de lire des livres, des "thrillers" de préférence. Entre quelques lectures, l'Annécienne "scrollera sur son portable, regardera les actualités sur Facebook et RTL". 

Prendre son mal en patience permet parfois de créer des liens, amicaux, voire amoureux. Carméla confie avoir rencontré son compagnon actuel à bord du Flixbus qui relie Annecy à Lyon. "Je me suis installée à l’avant, nous avons commencé à discuter longuement, puis nous avons échangé nos numéros". 10 heures de bus et 2 années de vie commune. 

Des bus remplis 

Hector est aussi un habitué des Flixbus. Casquette vissée sur la tête, il attend le bus pour Grenoble. "Le train coûte beaucoup trop cher, avec ma petite pension, c’est difficile. J’ai payé 30 euros l'aller-retour, au lieu de 140 euros en train", avance le sexagénaire. 

"On constate une hausse de fréquentation assez nette cet été. De l’ordre de 20%. Pour des raisons économiques mais aussi écologiques et pratiques"

Charles Billot, porte-parole de Flixbus

Les profils des voyageurs sont assez variés. "On note surtout des classes modestes, pas mal de jeunes entre 18 et 30 ans. Pendant la période estivale, environ 20 % des voyageurs sont des familles avec des enfants entre 7 et 14 ans", analyse Charles Billot, le porte-parole de Flixbus. 

Le Sud comme principale destination 

À l’avant de l’autocar, le conducteur de la ligne Lyon-Grenoble contrôle les billets. À l'entendre, "les bus sont remplis. Depuis le début de l’été, tous les sièges sont occupés".

"On constate une hausse de fréquentation assez nette cet été. De l’ordre de 20%. Pour des raisons économiques mais aussi écologiques et pratiques", explique Charles Billiard. "Lyon est l’une des trois principales destinations avec Paris et Marseille. Sur l’été, un peu plus de 700 000 personnes vont arriver ou partir de Lyon. Cela représente une hausse entre 18 et 20 % par rapport à l’année dernière", ajoute t-il. Avant de préciser qu'"au niveau des destinations à partir de Lyon, on note surtout des trajets vers l’Italie, la région PACA ou l’Occitane. Le Lyon-Barcelone fonctionne très bien". 

La compagnie Flixbus a également ouvert une ligne de bus partant de Lyon jusqu’à La Rochelle, en passant par Bordeaux. L’Ouest de la France reste une zone difficilement desservie depuis Lyon. La semaine dernière, Grégory Doucet, maire de Lyon et Bruno Bernard, président de la métropole, avaient d'ailleurs interpellé l’État pour relancer les trains de nuit reliant la capitale des Gaules à l’Ouest de la France. 

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut