Dans un entretien accordé au Progrès, Jacques Gérault, préfet de Région, pointe du doigt le rôle des apéros géants dans les accidents de la route suite à des consommations d’alcool. Pourtant, à Lyon, aucune manifestation de ce genre n’a encore eu lieu. Et le projet lyonnais qui se dessine via Facebook se veut sans alcool. Explications et précisions.
Les apéros géants, responsables des morts sur la route ? C’est en tout cas ce que paraissait sous-entendre Jacques Gérault, préfet de Région, dans un entretien accordé au Progrès du 2 mai 2010. Réagissant sur les mauvais chiffres de la sécurité routière au premier trimestre 2010 (17 tués contre, 11 pour la même période en 2009- lire ici), le préfet a rappelé aux organisateurs de tels évènements qu’en « cas d’accident, ils sont passibles de poursuites par les victimes comme par le parquet ». Seulement voilà, aucun apéro géant n’a encore eu lieu à Lyon. Pourquoi alors stigmatiser ces rassemblements ? Après Nantes et Rennes, un apéro géant est effectivement en projet via le site communautaire Facebook. Les éditions précédentes de ces rassemblements dans l’est de la France ont connu un franc succès, mais avec parfois quelques débordements comme par exemple à Rennes, en mars dernier, où la soirée s’était soldée par une cinquantaine de comas éthyliques. Déjà plus de 21 000 participants potentiels sur la page du groupe lyonnais. Mais pour éviter les mêmes déboires que certaines villes, les organisateurs ont d’ores et déjà opté pour un concept original. L’idée : zéro alcool, zéro déchet, zéro débordement. Explications avec un des instigateurs de cet évènement, Fabien Autié : « Par définition, un apéritif, c’est fait pour ouvrir l’appétit. Or, pas besoin d’alcool pour ouvrir l’appétit ».
Pas un apéro : « un rassemblement festif »
Seulement voilà, cette conception n’est pas partagée par tous, et l’idée de ne pas partager plus qu’une grenadine ne fait pas forcément fureur et sur le mur du groupe, quelques défenseurs de la bouteille n’hésitent pas à exprimer leur mécontentement. « Ils ne sont qu’une dizaine sur les 21 000 adhérents du groupe. Je reçois plus de messages d’encouragements, et notamment de personnes fraîchement arrivées sur Lyon et qui souhaitent rencontrer un peu de monde ». Pour se détacher de l’image quelque peu éthylique que le terme d’apéro traîne avec lui, Fabien Autié, préfère maintenant parler d’un « rassemblement festif ». Il a même tenté de faire changer le nom du groupe sur le net, mais « il est très compliqué de faire modifier l’intitulé d’un groupe ».
« Un rassemblement oui, mais dans les règles »
Le jeune homme est à cheval sur la réglementation. Il a d’ailleurs recensé toutes les lois relatives à la consommation d’alcool et à l’espace publique. « On ne peut pas se permettre le moindre débordement. Un rassemblement oui, mais dans les règles ». Il souhaite que son message soit clair ; une démarche appréciée par les organismes officiels. Mais si il a pris le parti de renseigner, il concède qu’il ne sera pas derrière chaque participant à l’évènement : « On a un devoir d’information, mais on est pas là pour les traquer » Même si aucune autorisation officielle n’a encore été donnée, les organisateurs ont bon espoir que l’évènement ait lieu. Reste encore à définir où, et quand. Pas de réponse pour le moment. Les membres attendaient plus de précisions après les vacances de Pâques. Mais il n’en est rien Quelques rumeurs ont circulé, parlant d’un apéritif mercredi 21 avril, place Bellecour. Il n’en est rien. « Dès que nous aurons une date et un lieu, nous ferons circuler l’information et pas seulement via Facebook »
Nous vous rappelons qu'usurper l'identité de quelqu'un dans le but de lui faire tenir des propos pénalement répréhensibles, peut être considéré comme un délit passible d'une peine de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.