La Ville de Lyon souhaite que la Région augmente ses quotas de formation concernant le secteur de la petite enfance (Photo : Grégoire Gindre)

À Lyon, l'appel du pied de la Ville à la Région sur la pénurie de personnel dans les crèches

Le maire de Lyon, Grégory Doucet, et son adjoint à la petite enfance, Steven Vasselin, étaient dans une crèche du 3e arrondissement ce jeudi 24 février. L'objectif : alerter sur la pénurie de personnel au sein des crèches en France et à Lyon.

Priorité du mandat écologiste, le secteur de la petite enfance est en grande difficulté en France. Steven Vasselin, adjoint au maire de Lyon, signait lundi dernier, une tribune nationale dans le JDD pour alerter sur la pénurie de personnel dans les crèches. Ce jeudi 24 février, à la crèche Tissot du 9e arrondissement, l'adjoint était accompagné du maire de Lyon Grégory Doucet pour tirer la sonnette d'alarme sur les quotas de formation du secteur. En d'autres termes, la petite enfance peine à recruter des candidats diplômés pour travailler au sein des services publics.

Compétence de la municipalité, les structures d'accueil des enfants en bas âge font face à un manque accru de personnel. Au côté de Marie-Anne Nouguier, directrice de la crèche Tissot du 9e arrondissement de Lyon, Grégory Doucet assure "faire en sorte que les filières soient plus attractives". Sur la mandature, 71 millions d'euros seront investis dans le secteur et une vingtaine d'établissements vont être créés, alors que la ville compte actuellement 5 000 places dans ses crèches publiques et associatives.

Le maire de Lyon, Grégory Doucet, et son adjoint à la petite enfance, Steven Vasselin (Photo : Grégoire Gindre)

Par ailleurs, depuis le début de l'année, les professionnels de la petite enfance ont vu leur rémunération augmenter de 90 euros bruts par mois pour les auxiliaires de puériculture et 150 euros bruts par mois pour les éducateurs de jeunes enfants. À Lyon, la municipalité semble donc prendre sa part sur la question de la petite enfance.

La formation, compétence des Régions

Tout l'enjeu de cette "crise", selon Steven Vasselin, réside cependant dans le recrutement du personnel. "Ce n'est pas une crise de vocation" martèle l'adjoint chargé de la petite enfance. Avec un budget suffisant et une attirance pour le métier toujours intacte, les CV devraient donc s'empiler sur les bureaux des directeurs et directrices de crèches. Pourtant, il n'en est rien. En cause, le manque de moyens déployés par la Région, responsable de la formation professionnelle, dans ce dossier, à en croire la mairie centrale. "C'est une question de choix politiques, de choix budgétaires", résume Steven Vasselin. Les candidats sont nombreux mais peu arrivent au bout de la formation. Dans le viseur des Écologistes, "les quotas de formation décidés par les Régions en trop fort décalage avec les besoins du territoire".


"Les quotas de formation décidés par les Régions sont en trop fort décalage avec les besoins du territoire",
Steven Vasselin, adjoint chargé à la petite enfance


Si la campagne de communication sur le recrutement du personnel de la petite enfance de janvier dernier semble, en partie, avoir porté ses fruits, l'enjeu au sein des établissements reste immense. 70 postes sont vacants rien qu'entre Rhône et Saône. En attendant, la crèche Tissot, théâtre des prises de paroles du jour, enchaîne les contrats d'intérimaires. "Les enfants voient tout le temps de nouvelles têtes avec les intérimaires, ça n'est pas l'idéal", se désole Marie-Anne Nouguier, directrice de la crèche du 3e arrondissement.

Crèche Tissot dans le 9e arrondissement de Lyon (Photo : Grégoire Gindre)

"On a déjà dépassé le point de rupture"

À entendre Steven Vasselin, "on a déjà dépassé le point de rupture" à Lyon. L'augmentation d'une cinquantaine de quotas de formation pour les auxiliaires de puériculture ne semble pas suffisante. Pire encore, la Région a annoncé le gel des quotas concernant les éducateurs de jeunes enfants. L'exécutif de Laurent Wauquiez souhaite pourtant encore attendre et faire un diagnostic du territoire avant d'envisager toute hausse. "L'urgence est immédiate et quel que ce soit le nombre qui est posé sur la table pour la rentrée 2022, on sait déjà qu’il sera insuffisant", lâche l'adjoint à la municipalité qui assure qu"une formation créée, c’est un emploi pour un jeune qui aura bénéficié de la formation".

Aujourd'hui, la problématique semble tout simplement structurelle et selon Steven Vasselin "le phénomène est national et concerne toutes les Régions de France". En attendant, le décalage entre les besoins éprouvés des parents et les places en crèche est immense alors que les files d'attente continuent de s'allonger.

Lire aussi : Lyon : la Ville de Lyon appelle la Région à former plus de professionnels de la petite enfance

Photo : Grégoire Gindre

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