L’heure est au bilan. © Jena Nasri

A Lyon, l'emploi au coeur du plan de lutte contre les discriminations

Les élus de la Métropole de Lyon, et des villes de Lyon et Villeurbanne ont signé le premier volet du plan de lutte contre les discriminations, un an après son adoption.

La Métropole de Lyon, les villes de Lyon et Villeurbanne ainsi que la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi ont fait un point d’étape, mardi 2 juillet, sur les actions menées au cours de l’année. Le premier domaine investi est l’emploi, "premier degré dans lequel les discriminations se font en France, a rappelé Michèle Picard, vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de la lutte contre les discriminations. En effet, selon le dernier baromètre du Défenseur des droits (décembre 2020), plus de 4 personnes actives sur 10 ont été témoins de discrimination(s) ou de harcèlement discriminatoires dans le cadre de leur emploi.

La discrimination directe désigne le traitement défavorable d’une personne par rapport à une autre placée dans une situation comparable, sur le fondement d’un critère défini par la loi et dans un domaine prévu par la loi. Celle-ci reconnaît également la discrimination indirecte, lorsqu’une règle apparemment neutre conduit au traitement défavorable de certaines personnes par rapport à d’autres.

Lire aussi : La perception des discriminations dans l’emploi - 13e Baromètre du Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT)

Au coeur des dicriminations, l'emploi et le logement

Pour parer à cette situation, le plan métropolitain de lutte contre le discriminations, adopté au conseil métropolitain du 26 juin 2023, a permis la formation de 130 acteurs de l’emploi et de l’insertion, en s’appuyant sur leur vécu et leur expertise d’usage. De plus, la Ville de Lyon a mis en place "un réseau de vigilance des acteurs de l’emploi et de l'insertion où on forme les acteurs pour qu’eux-mêmes ne produisent pas de discriminations à l’emploi", a explique Sylvie Tomic, adjointe au maire de Lyon en charge des droits et égalités.

Pour 2023-2024, le plan comprend 12 actions organisées en trois axes : l'identification et la reconnaissance des discriminations à l’emploi sur le territoire, l'accompagnement des changements de pratiques des acteurs du territoire pour prévenir les discriminations à l’emploi, et, troisième point, la mobilisation du droit pour lutter contre les discriminations à l’emploi sur le territoire.

Le plan bénéficie de financements dans le cadre du Fonds social européen FSE+, à hauteur de 245 000 euros sur deux ans.

Dès l'année prochaine, le Métropole de Lyon a indiqué se concentrer sur le secteur du logement, pour le second volet de ce plan de lutte contre les discriminations.

Les discriminations lors des recrutements ont doublé

Agathe Fort, adjointe à la mairie de Villeurbanne en charge de la santé, la ville inclusive et la lutte contre les discriminations précise que "les discriminations dans le processus de recrutement sont passées de 12% en 2001 à 21% en 2021."

Dans le contexte politique actuel, les élus ont voulu rappeler la gravité que représente les discriminations. "C’est tout simplement inacceptable, souligne Michèle Picard. Il est essentiel de rappeler ce que sont les discriminations et leurs conséquences sur les personnes, sur leur carrière mais aussi sur leur santé physique et mentale." Et Sylvie Tomic d'ajouter qu'"il est bon de rappeler que les discriminations sont illégales".

Pour rappel, la loi reconnaît aujourd’hui 26 critères de discriminations parmi lesquels l’apparence physique, l’âge, le sexe, l’origine, l’orientation sexuelle, le handicap ou la religion.

Les discriminations en 3 chiffres
• En 2016, France Stratégie a chiffré le coût économique moyen des discriminations à l’embauche en France à 150 milliards d’euros par an3
• 42% de la population générale rapporte avoir été témoin de discriminations au travail. 3 critères principaux sont invoqués : l’apparence physique, le sexe et l’origine ethnique.
• 23% déclarent avoir été victimes de discrimination au travail. 3 critères principaux : l’apparence physique, le sexe et l’état de santé. Ce taux est plus élevé chez les 18/34 ans (37%) et sur les critères portant sur le sexe, l’âge et l’apparence physique.
• Seulement 7% des personnes qui se disent victimes de discrimination dans leur parcours professionnel ont engagé une démarche pour faire valoir leurs droits.

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