Après de nouvelles mesures évoquées par la Ville de Lyon, lors d'une concertation pour encadrer les marchés, les forains sont dans l'incompréhension et s'indignent contre des règles jugées loin des réalités du terrain.
"Si je pars un mois en voyage, je n'aurai plus de travail en rentrant", explique Michel Segura, ahuri par les nouvelles règles encadrant les marchés annoncées par la ville de Lyon. Commerçant sur le marché de la Croix-Rousse depuis vingt ans, il a toujours pris ses vacances en été, pendant les mois de juillet et d'août, quand les clients se font plus rares à son stand de charcutier-rôtisseur-traiteur.
Jusqu'à présent, un commerçant pouvait s'absenter jusqu'à huit semaines, sans perdre ni sa place, ni son emploi. Aujourd'hui, la ville annonce vouloir réduire ce délai à quatre semaines. Et ça ne passe pas du côté des forains: "Pourquoi un fonctionnaire peut partir en vacances et pas nous?", demande Michel Segura, dans l'incompréhension face à cette nouvelle mesure. Pour lui, les commerçants des marchés sont des chefs d'entreprise comme les autres et devraient bénéficier des mêmes droits.
Des parapluies à la place des barnums
Autre élément de discorde: l'interdiction d'utiliser des barnums, les grandes tentes pliables utilisées par les forains pour protéger les stands de la pluie et du soleil. "On va devoir mettre des parapluies pour laisser de la place sur le trottoir", se désole le commerçant, qui explique qu'en cas de pluie, les barnums sont les plus efficaces pour retenir l'eau.
Michel Segura n'est pas le seul à être vent debout sur le marché de la Croix-Rousse ce samedi matin. Malik Mouellef, commerçant à un stand de fruits et légumes, s'active. Aujourd'hui, il fait signer une pétition contre les nouvelles règles annoncées par la ville. "J'ai reçu 40 signatures, on va continuer", explique-t-il.
Les chauffages supprimés
Parmi ces incompréhensions, les 'retours', les tables postées sur les côtés des stands, vont devenir payants. Les chauffages, eux, vont être supprimés. "Comment on va faire l'hiver?", s'inquiète Malik Mouellef. Un sentiment général plane chez les forains du marché: ils se sentent exclus des décisions qui les concernent. Plus encore, ils ont l'impression de ne pas bénéficier du même traitement que les autres commerçants qui n'exercent pas sur les marchés.
"Pourquoi la mairie veut modifier les marchés à Lyon? Je ne comprends pas, ces nouvelles règles sont inacceptables."
Dominique Recchia, vice-président de la Fédération nationale des marchés de France.
Ce n'est pas la première fois que les forains sont en colère dans la région. Les commerçants de Villeurbanne ont récemment lancé une requête en justice pour défendre leurs droits suite à la fermeture du marché Grandclément avec l'arrivée du tram T6. "Pourquoi la mairie veut modifier les marchés à Lyon? Je ne comprends pas, ces nouvelles règles sont inacceptables.", s'indigne Dominique Recchia, vice-président de la Fédération nationale des marchés de France.
Des marchés plus propres
La ville de Lyon n'a pas donné suite aux demandes d'interview de Lyon Capitale sur le sujet mais a confié à nos confrères de BFM Lyon que ces nouvelles mesures étaient basées sur une étude faite auprès de mille clients. "Nous avons identifié des points d'amélioration: plus de bio, plus de local, avoir des marchés plus propres et pouvoir mieux circuler sur les marchés", a déclaré Camille Augey, adjointe au Maire de Lyon en charge de l'emploi.
Des manifestations menées par les forains sont attendues prochainement à Croix-Rousse et ailleurs. Les commerçants espèrent obtenir gain de cause et trouver des compromis avec la Ville, pour pouvoir continuer à travailler comme ils le font depuis des dizaines d'années.
"Pourquoi un fonctionnaire peut partir en vacances et pas nous?" La réponse est dans la fonction !
Quel titre démagogique, mensonger... pour faire cliquer et s’opposer les gens, alors que la comparaison est à pleurer et ne méritait vraiment pas d’être retenue par le/la « journaliste ». Il est utile de rappeler que « fonctionnaire » n’est ni un métier ni un mot permettant de désigner une réalité homogène. Et il ne s’agit pas ici, comme le titre le laisse penser à dessein, d’avoir des vacances ou de ne pas en avoir, mais d’avoir 8 semaines d’affilée l’été ou pas. Je ne sais pas si vous connaissez autour de vous des travailleurs, dans le secteur public comme dans le secteur privé, pouvant poser 8 semaines de congés consécutives l’été, mais moi aucun !
Ne pas s'étonner de certaines sémantiques : avec la montée de l'extrême droite, le poujadisme va redevenir à la mode...
Moi je suis étonné que dans des marchés alimentaires, il y ait sur les bords des "forains non alimentaires"...
Au fait, ils payent combien le mètre par heure présente ? Et ils passent combien de litres de pétrole pour pouvoir travailler ?
Faudrait lui dire que les fonctionnaires n'ont pas les moyens de partir 4 semaines en vacances l'été, et que le chauffage des terrasses est une pratique à bannir dans le monde d'aujourd'hui.
Changer les modes de vie dans un contexte de changement climatique : une gageüre !
Ne pas s'étonner de certaines sémantiques : avec la montée de l'extrême gauche, le populisme va redevenir à la mode...