Image d’illustration école (Photo by MARTIN BUREAU / AFP)

À Lyon, la communauté éducative partagée sur la fermeture des écoles

C’est le dernier recours du gouvernement pour freiner la circulation du virus : fermer les écoles. Le couperet pourrait tomber ce mercredi. Emmanuel Macron doit annoncer de nouvelles mesures à 20 heures lors d’une allocution télévisée. 6,7 millions d’élèves et de parents retiennent leur souffle.

Depuis lundi, un nouveau protocole sanitaire est entré en vigueur dans les établissements scolaires. Il suffit désormais d’un seul cas positif, au lieu de trois, pour déclencher la fermeture d’une classe. La semaine dernière, 177 classes avaient dû être fermées dans le Rhône. Les chiffres n’ont pas été réactualisés depuis et ne le seront pas avant vendredi. “Il y a plus de fermetures d’écoles. Cela augmente, comme la circulation du virus”, admet-on à l’Académie de Lyon. “Les remontées que nous avons, ce sont des fermetures de classe tous les jours”, appuie Romain Lapierre, secrétaire adjoint de Sud Education dans le Rhône. Le rectorat de Lyon a effectué la semaine dernière une grande campagne de dépistage sur 17 000 élèves sur des écoles fléchées par l’Agence régionale de santé en raison de leur implantation dans des territoires où le virus circule activement. 0,5% des enfants dépistés étaient positifs, soit 87 élèves. Une donnée qui, pour l’académie de Lyon, démontre la solidité du protocole sanitaire. “Ça ne paraît pas énorme, mais cela donne un taux d’incidence de 500 pour 100 000 qui est supérieur à la moyenne nationale”, relève Samuel Delor, délégué syndical CGT Education.

Les écoles un cluster en puissance ?

L’émergence du variant anglais comme source désormais majoritaire du virus repose la question des écoles comme lieu de contamination en puissance. “On nous parle de protocole renforcé, mais depuis la rentrée de septembre, je ne vois aucun changement. La seule différence c’est la fermeture d’une classe à partir d’un cas de covid-19 positif. Mais pour le reste, nous avons toujours des effectifs entiers dans les collèges et les écoles. Nous avons toujours 30 gamins par classe. Je ne vois pas en quoi le protocole est renforcé”, déplore Romain Lapierre. Le cloisonnement des élèves est aussi rendu compliqué par la circulation active du virus. “Nous manquons de personnel pour assurer les remplacements de professeurs malades. Dans les écoles, les enfants sont répartis dans d’autres classes. C’est une aberration sanitaire”, peste Samuel Delor.

Le retour de l’école à la maison

Les parents d’élèves ne savent pas ce qui est le mieux. “D’un point de vue sanitaire et sur recommandation de l’ARS, la fermeture des écoles pourrait faire sens, mais en même temps, maintenir les écoles ouvertes permet aux enfants de suivre le programme et aux parents de continuer à télétravailler ou de travailler pour ceux qui exercent leur activité en présentiel. Les familles les moins favorisées ne seront peut-être pas dans une dynamique où ils pourront prendre le relais de l’Éducation nationale en cas de fermeture des écoles. Cela causerait une inéquité entre les élèves”, résume Sandra Bureau Besle, secrétaire générale de la FCPE du Rhône. Le calvaire de l’école à la maison reste dans la tête de tous les parents un an après le premier confinement. L’impact économique de la fermeture des écoles est aussi l’une des raisons pour lesquels le gouvernement a averti que la fermeture des écoles ne serait utilisée qu’en dernier recours. “La fermeture des écoles ce n’est malheureusement pas une question sociale ou de réussite éducative, mais de garderie”, regrette Samuel Delor.

Le gouvernement planche sur trois hypothèses : un statu quo, l’allongement des vacances scolaires de printemps qui débuterait à partir de ce vendredi ou l’option la plus radicale, la fermeture des écoles.

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