Un rail de sécurité est désormais installé sur les quais Tilsitt et Maréchal Joffre, séparant la voie réservée aux bus et modes doux de celle des automobilistes, qui ont perdu une voie de circulation. (Crédit Fabien Bagnon – Twitter)

À Lyon, la concertation pour réaménager le quai Tilsitt/Joffre débute 

Très accidentogéne, le quai Tilsitt/Joffre, qui bénéficie actuellement d’une sécurisation temporaire, doit être réaménagé à l’issue d’une concertation lancée le 7 février. 

Sujet à un débat politique vif entre la Métropole de Lyon et le maire Les Républicains du 2e arrondissement de Lyon, le réaménagement du quai Tilsitt/Joffre entre dans une nouvelle phase. Sécurisé de manière temporaire par la pose d’un séparateur et un abaissement de la vitesse à 30 km/h après plusieurs accidents, dont la mort de deux adolescents fauchés en trottinette mars 2022, cet axe très emprunté reste aujourd’hui particulièrement accidentogène.

Lire aussi : La circulation repensée sur les quais Tilsitt et Maréchal Joffre pour plus de sécurité

Baisse de la vitesse moyenne de 9,7%

Depuis l’installation du séparateur entre le couloir de bus et la voie réservée aux automobilistes, une dizaine d'accidents sont survenus sur le quai. À en croire le maire du 2e arrondissement Pierre Oliver, le séparateur installé par la Métropole, qu’il présente comme "très dangereux", serait en cause. Mi-janvier, l’élu LR avait donc demandé à la collectivité son retrait, exigeant que celle-ci remette "en place les deux voies de circulation", tout en aménageant "une piste cyclable sécurisée, dédiée aux modes doux, séparée de la voie de bus" et ce "sans supprimer de stationnement". 

"On ne prétend pas que l’aménagement est parfait aujourd’hui"

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon

Une prouesse qui semble difficilement réalisable sur un espace très contraint en raison de la présence des immeubles d’habitation et de la Saône. Regrettant un travail "pas très sérieux" sur ce sujet du maire du 2e, le président EELV de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, rappelait la semaine dernière que cet aménagement provisoire a vocation a "être amélioré", assurant "on ne prétend pas que l’aménagement est parfait aujourd’hui". Néanmoins, selon les chiffres de la Métropole de Lyon, depuis son installation on observe sur cet axe une baisse de la vitesse moyenne de 9,7%. Celle-ci étant passé de 39,8 km/h à 31,7 km/h. Le vitesse maximales enregistrées auraient quant à elles chuté de 27 km/h, "illustrant la baisse des comportements délictueux", même si "on observe encore quelques comportements à risque avec des vitesses supérieures à 90 km/h", reconnait la Métropole de Lyon.

La forme du réaménagement pérenne du quai doit être déterminée à l’issue d’une concertation ouverte le 7 février par la Métropole de Lyon et qui se terminera le 15 mars. Un premier atelier de travail ouvert aux habitants, aux élus et aux usagers de l’axe était organisé mercredi en mairie du 2e arrondissement. Un second doit se tenir ce jeudi soir de 18 à 20 h à l’hôtel de la Métropole de Lyon. Il est d’ailleurs encore possible d’y participer, sur inscription. Celui-ci compte déjà 21 inscrits.

Pas de dos d'âne prévus

Courant février, à l’issue de ces deux ateliers, "les scénarios d’aménagement possibles, issus du travail collectif" seront présentés sur le site de la concertation. Ceux qui le souhaitent pourront alors exprimer leur avis sur ces propositions. Selon un premier diagnostic réalisé à l’issue d’une première réunion tenue en décembre 2023 avec des collectifs d’habitants, des associations d’usagers, des élus et services de la Métropole et de la Ville de Lyon, une attention particulière devrait être portée à l’insertion des usagers vers et en provenance du quai. Notamment au niveau des carrefours avec la rue Saint-Exupery, la rue Sala, la rue de Condé, la place Gensoul, les rues Borel et Janmot ou encore la rue Bourgelat.

Reste à savoir la forme que prendront les nouveaux aménagements, une chose semble toutefois déjà certaine, ils ne devraient par intégrer de ralentisseurs  "type dos d'âne". En effet, selon la norme française NF P98-300, "l’implantation des ralentisseurs est interdite sur des voies où le trafic est supérieur à 3 000 véhicules en moyenne journalière annuelle". Malgré une baisse du trafic automobile de 10% entre 2022 et 2023 sur le quai Tilsitt/Joffre, selon des comptages de la Métropole de Lyon, en moyenne 10 990 continuent d’emprunter le couloir réservé aux automobilistes. 

Envisageable sur une route dite à grande circulation comme ce quai, l’installation de "coussins berlinois", de plateaux, de chicanes, des rétrécissements de chaussée ou encore des avancées de trottoirs et d’ilots centraux pourrait en revanche être étudiée, en lien avec la solution d’aménagement qui sera retenue. Par ailleurs la demande de la Métropole de Lyon pour faire installer un radar de vitesse sur cet axe est toujours en cours auprès du ministère de l’intérieur, via la préfecture du Rhône.

Lire aussi : 

Les commentaires sont fermés

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut