@Antoine Merlet

À Lyon, la mairie et l’UMIH vantent un "modèle lyonnais" pour l’avenir des cafés et bistrots

Un an et demi après leurs échanges houleux sur l’élaboration du nouveau règlement des terrasses, la mairie de Lyon et l’UMIH se présentaient unies ce lundi 4 mars au moment de vanter la création de leur "modèle lyonnais" pour l’avenir des cafés et bistrots. 

C’est par un café en terrasse, sous la grisaille lyonnaise, que le maire de Lyon Grégory Doucet et les représentants de l’UMIH, Thierry Fontaine et Geoffrey Clavel ont scellé lundi 4 mars leur nouveau règlement des terrasses. Malgré le froid mordant qui joue les prolongations en ce début de mois de mars à Lyon, les échanges de bons mots et les sourires francs donnaient à voir une scène pour le moins surprenante pour qui se souvient qu’il y a tout juste un an et demi les deux camps étaient à couteaux tirés au moment de se prononcer sur la place des terrasses en ville.

Geoffrey Clavel, Thierry Fontaine et Grégory Doucet rassemblés autour d'un café pour présenter leur nouveau règlement des terrasses. (Crédit HJ)

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Le temps semble désormais bien loin où Geoffrey Clavel, le président de la branche "cafés et brasseries" de l'Umih du Rhône, le plus important syndicat du secteur, tirait la sonnette d’alarme en septembre 2022 en déclarant "La mairie de Lyon, a priori, considère les terrasses comme des nuisances" et en relayant une campagne de communication intitulée "Terrasses en péril". Obligeant Valentin Lungenstrass, l’adjoint en charge du dossier, à réagir dans les colonnes de Lyon Capitale en déclarant "je regrette clairement cette communication et je la trouve inadmissible de la part de partenaires, qui sont impliqués dans le processus". 

"Une mouture extrêmement équilibrée"

Un an et demi plus tard, chacun se félicite dorénavant d’un travail mené de concorde ayant abouti à un règlement qui étend de trois mois l’ouverture des terrasses sur stationnement, de mars à novembre, et qui fait passer de 1 heure du matin à minuit leur fermeture du dimanche au mardi. Qu’il s’agisse de Grégory Doucet lorsqu’il évoque la construction d’"une mouture extrêmement équilibrée" qui a pris du temps, celui de "l’apprivoisement", ou de Geoffrey Clavel lorsqu’il dit avoir "appris à travailler" avec la Ville et qu’il vante désormais l'élaboration d’un "modèle lyonnais construit entre la mairie et le commerce qui permet à l’Umih d’avoir de bonnes conditions travail".

"Un modèle lyonnais construit entre la mairie et le commerce qui permet à l’Umih d’avoir de bonnes conditions travail"
Geoffrey Clavel, président de la branche "cafés et brasseries" de l'Umih du Rhône
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Une expression qui pourrait d’ailleurs tenir lieu de référence dans le mandat de Grégory Doucet, tant les relations de l’édile écologiste avec les représentants de l’hôtellerie restauration ont parfois été fraîches depuis son élection. Reste désormais à savoir si l’embryon de ce "modèle lyonnais", construit sur une concertation ayant réuni plus de 7 000 participants pour aboutir à un "consensus", qui garantisse "à la fois la vitalité économique des établissements et la tranquillité des riverains", survivra au prochain grand défi de la ville de Lyon. Autrement dit l’évolution des mobilités entre Rhône et Saône.

Les mobilités et la place de la voiture, le défi à venir

"Il faut que l’on arrive à travailler ensemble sur les mobilités, parce que si la clientèle lyonnaise est essentielle au bon fonctionnement des commerces, elle n’est pas suffisante pour tous les commerces. Quand il fait beau c’est agréable de venir à Lyon en vélo, les Voies lyonnaises sont une bonne idée, mais tous les métropolitains ne sont pas courageux… les transports en commun sont essentiels pour nous. Ce sont des sujets que l’on abordera un jour", prévient d’ailleurs Thierry Fontaine, le président de l’UMIH du Rhône, en glissant un regard à Grégory Doucet. "Ce sont des sujets que l’on aborde déjà territoire par territoire et pas seulement", assure de son côté Grégory Doucet, sans rentrer pour le moment dans le débat, qui en toile de fond dessine la place de la voiture en ville à l’avenir.

"Les métropolitains qui viennent eux ont besoin de stationner, c’est pour cela que c’est la prochaine étape"
Thierry Fontaine, président de l’UMIH du Rhône
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Une place de la voiture déjà réduite par l'installation de ces 770 terrasses sur stationnement, qui ampute de 2% et durant près de neuf mois l'offre de stationnement dans les rues de Lyon. "C’est infime" en comparaison avec le nombre de places de stationnements disponibles à Lyon tempère le maire de Lyon, alors que certains voudraient voir dans ces terrasses sur stationnement un cheval de Troie pour contribuer à la réduction de la place de la voiture en ville.

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