Bruno Bernard prend la parole à l'inauguration de la première colocation solidaire de Lyon.
La première colocation solidaire de Lyon a été inaugurée ce lundi rue Dubois. © Nathan Chaize

À Lyon, la première colocation solidaire a été inaugurée

La toute première colocation solidaire et multiculturelle de Lyon a été inaugurée ce lundi 17 octobre dans l'ancien "Hôtel moderne".

"Je suis très contente d’être là, on m’a donné ma chance". Hanane est une réfugiée syrienne, cuisinière de formation. Grand sourire et reconnaissante, elle prend la parole devant, entre autres, Bruno Bernard, président de la Métropole, Grégory Doucet, maire de Lyon et Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement.

"Acteurs privés et publics ont travaillé main dans la main"

Ils étaient réunis dans l’ancien "Hôtel moderne", à quelques pas de la place des Terreaux, pour inaugurer la première colocation solidaire et multiculturelle de Lyon. Tous se sont félicités de la réussite de ce projet pour lequel "acteurs privés et publics ont travaillé main dans la main". 26 colocataires : étudiants, salariés, réfugiés, personnes en recherche d’emploi, habitent depuis le 12 juillet dans cet ancien hôtel, pour un loyer médian de 320 €.

Hanane est l'une des 26 habitantes de l'Hôtel moderne. Elle est cuisinière, réfugiée syrienne. © Nathan Chaize

"Avec cette colocation, nous répondons à deux besoins : se loger, et être accompagné dans son parcours professionnel", détaille Simon Guibert, coordinateur national de l’association Caracol qui porte l’initiative en partenariat avec Habitat et Humanisme. "L’objectif est aussi de permettre à ces personnes de trouver un logement, une fois la colocation achevée", ajoute-t-il.

Une mise à disposition transitoire

Après les prises de paroles de tous les acteurs et soutiens du projet, Faïçal fait visiter les lieux. À 41 ans, il est auto-entrepreneur, arrivé d’Algérie il y a maintenant deux ans. "Nous avons déjà organisé une fête tous ensemble, on pense à faire une bibliothèque, on a une bonne dynamique de groupe", explique-t-il à Grégory Doucet.

Grégory doucet à l'inauguration de la première colocation solidaire de Lyon.
Faïçal est arrivé d'Algérie il y a deux ans. Il est auto-entrepreneur et habite dans la colocation solidaire depuis juillet 2022. © Nathan Chaize

C’est en janvier 2021 que la transformation de l’hôtel a démarré, lorsque le promoteur, 6ème Sens Immobilier, rachète ce bâtiment d’une surface de 730 m² répartis sur cinq étages. "Nous avons directement travaillé avec le CCAS (Centre communal d’action sociale, Ndlr) pour lancer le projet", raconte Nicolas Gagneux, président de 6ème sens Immobilier. Ce projet, c’est celui d’une mise à disposition transitoire (6 ans) de l’hôtel, au profit d’un acte dont l’objectif affirmé est "la cohésion sociale".

"L'aspect interculturel de la colocation est un vrai défi"

L’association Habitat et humanisme bénéficie quant à elle du lieu et y installe son tout nouvel organisme de formation. "Nous accompagnerons les colocataires pour leur permettre d’apprendre le français et de prendre des repères dans notre société", explique Matthieu de Châlus, directeur général d’Habitat et humanisme Rhône.

Au total, les 26 habitants du lieu se sont rencontrés une dizaine de fois pour élaborer des règles communes et apprendre à se connaître. La colocation solidaire lyonnaise est la quinzième gérée par l’association Caracol en France, "ma préférée" confesse Simon Guibert.


"Nous accompagnerons les colocataires pour leur permettre d’apprendre le français et de prendre des repères dans notre société",Matthieu de Châlus, directeur général d’Habitat et humanisme Rhône.


Natalie, habitante de l’Hôtel moderne le reconnaît, "au début ça n’est pas forcément évident de trouver des points communs avec des gens que l’on ne connaît pas, l’aspect interculturel de la colocation est un vrai défi". "Vous avez l’ouverture d'esprit, cette expérience ne pourra vous apporter que des bonnes choses", prédit le maire.

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