rue Grenette
Perspective de la place des Cordeliers dans la continuité de la rue Grenette. ©Folia

À Lyon, la Zone à trafic limité sera-t-elle un gruyère en matinée ?

Avec des points d'accès ouverts en matinée pour faciliter la logistique, et aucun système de contrôle automatique, la Zone à trafic limité en Presqu'île de Lyon sera bien loin de la "bunkerisation" redoutée.

À Lyon, la zone à trafic limité ne sera pas une révolution, c'est certain. Le maire écologiste Grégory Doucet l'a lui même indiqué ce mercredi matin alors qu'il en présentait, accompagné du président de la Métropole, Bruno Bernard, les modalités d'application. Davantage que créer de nouvelles contraintes, cette ZTL aux critères relativement lâches vise à "accompagner" une évolution des modes de déplacement, alors que 80 % des déplacements pour rejoindre la Presqu'île se font déjà en transports en commun, vélo ou à pied. "L'espace est déjà très largement occupé par les piétons", rappelle ainsi Valentin Lungenstrass, adjoint au maire en charge notamment des espaces publics.


"On n'est pas dans une révolution si importante, mais le message est clair : le cheminement en Presqu'île est apaisé."

Grégory Doucet


Les écologistes d'ailleurs ont été confortés dans leur vision alors que le trafic sous le tunnel de la Croix-Rousse a poursuivi sa diminution en 2024, malgré la fermeture dès l'été de la rue Grenette. Cette version finale de la ZTL semble presque molle, perception qui résulte notamment d'un emballement médiatique. Mais aussi et surtout politique, avec une opposition parfois excessive, comparant une fermeture de rue à la construction d'un mur de Berlin, ou la ZTL à une "bunkerisation". Couplé à un relatif recul des écologistes pour tenter d'apaiser les esprits, notamment chez les commerçants et les artisans : la montagne a accouché d'une souris.

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"Maintenant que l'on a écouté tout le monde et fait en sorte que chacun puisse accéder à la Presqu'île, y compris pour aller récupérer une chemise achetée dans un magasin, vous nous dites que les critères sont lâches", a relevé Grégory Doucet. S'il est trop fort de parler d'un renoncement (bien que le prédécesseur de Bruno Bernard, David Kimelfeld, envisageait lui de rendre la Presqu'île entièrement piétonne), force est de constater qu'au moins sur la forme, les écologistes ménagent la chèvre et le choux, comme il tentent désormais de le faire sur les travaux ou les Voies lyonnaises.

ZFE, ZTL... La police municipale aura du travail

D'ailleurs, en plus d'une heure de conférence de presse, pas une seule fois le mot "verbalisation" ou "contrôle" n'a été prononcé. Mieux, alors qu'un journaliste interrogeait le maire de Lyon sur l'autorisation temporaire permettant de pénétrer dans la ZTL pour récupérer un achat, le président écologiste de la Métropole invitait ce Lyonnais fictif à "s'y rendre le matin" pour ne pas avoir à s'embêter d'une telle démarche.

Sauf que l'usager non-autorisé profitant de l'abaissement des bornes pour pénétrer dans la ZTL en voiture est en fait un contrevenant. Encore faut-il que des agents soient là pour verbaliser, puisque les bornes, si elles peuvent techniquement lire les plaques d'immatriculation, ne verbaliseront pas automatiquement. "On fait confiance au bons sens des Lyonnaises et des Lyonnais", indique Grégory Doucet qui assure : "On n'est pas dans une révolution si importante, mais le message est clair : le cheminement en Presqu'île est apaisé."

Lire aussi : Horaires, accès, périmètre... Tout savoir sur la Zone à trafic limité à Lyon

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