58 ans après sa création et son installation à Grange Blanche, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) inaugurait vendredi 12 mai son nouveau siège à Gerland avec un objectif, faire franchir un cap à la lutte contre le cancer.
Il y a avait foule vendredi 12 mai à Gerland, dans le 7e arrondissement de Lyon, pour procéder à l’inauguration du bâtiment flambant neuf du Centre international de Recherche sur le Cancer (Circ), une agence de l’OMS. Une trentaine de manifestants venus accueillir au son des casseroles le ministre de la Santé Francois Braune, des CRS en nombre, mais aussi des dignitaires étrangers, plusieurs députés et sénateurs, le maire de Lyon Grégory Doucet ou encore le président de la Métropole de Lyon. Au total plus de 500 personnes venues assister au lancement d’une nouvelle page de l’histoire du Circ après 58 années passées à Grange Blanche, dans le 8e arrondissement de Lyon.
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Un bâtiment détenu par la Métropole
Lancé il y a une dizaine d’année, le projet de construction de ce bâtiment aura finalement coûté près de 60 millions d’euros à la Métropole de Lyon (19 millions), l’État (17 millions), la Région Auvergne-Rhône-Alpes (14 millions) et à la Ville de Lyon propriétaire du terrain évalué à 13 millions d’euros et mis gratuitement à disposition. Détenu par la Métropole de Lyon, le bâtiment fait l’objet d’une mise à disposition gratuite, elle aussi, de 30 ans au Circ.
"La capitale des gaules est résolument l’une des places fortes de la santé mondiale"
Dr François Braun, ministre de la Santé
Près de 11 500 m2 dédiés à la recherche contre le cancer et qui contribue à faire de Lyon "l’une des capitales de la santé dans le monde", souligne Grégory Doucet, le maire de Lyon. Créé en 1965 sous l’impulsion du Général de Gaulle, le Circ poursuit donc son histoire dans la capitale des gaules au coeur du Biodistrict de Lyon-Gerland qui accueille aujourd’hui près de 70 acteurs des sciences de la vie, à l’instar de Sanofi, Boehringer ou encore l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), en attendant l’arrivée de l’Académie de l’OMS.
10 millions d'échantillons
Concrètement, ce nouveau site équipé de 1 600 m2 de laboratoires doit permettre au Circ d’intensifier son travail de recherche, en permettant à sa Biobanque d’accueillir 10 millions d’échantillons biologiques et 500 chercheurs contre 360 actuellement. "Les échantillons biologiques c’est la base de la recherche sur le cancer et on pourrait en accueillir deux fois plus car il reste de la place pour s’agrandir", explique le Dre Elisabete Weiderpass, dont le mandat de directrice du Circ vient d’être renouvelé pour 5 ans.
Fleuron de la prévention contre le cancer, le Circ "apporte une contribution exceptionnelle pour identifier les causes du cancer. L’amiante, le gliphosate, la surconsommation de charcuterie ou de viande rouge [comme des facteurs de cancer, NDLR] ont été identifiés par le Circ", souligne Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon.
"La Biobanque est beaucoup plus grande qu’avant et peut accueillir jusqu’à 10 millions d’échantillons"
Dre Elisabete Weiderpass, directrice du Circ
Un centre de recherche d’autant plus essentiel que selon le Dre Weiderpass, "les cancers ne vont qu’augmenter dans le monde. On va avoir 60% d’augmentation dès 2040 et jusqu’à la fin de ce siècle, dans tous les pays du monde le cancer va être la maladie numéro 1 responsable de la mortalité prématurée, c’est-à-dire avant 70 ans. Cela va devenir le grand danger mondial de ce siècle. L’expansion du Circ est donc nécessaire pour répondre aux besoins de recherche sur le cancer". Surtout qu’à entendre le ministre de la Santé, le Dr François Braun, "40% des cancers sont évitables grâce à des changements de mode de vie" liés à la recherche.
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