Les écologistes avaient fait des crèches municipales l’une de leurs priorités, mais des difficultés de recrutement entraînent une dégradation du service public.
Construire une ville “à hauteur d’enfants”, c’est le fil rouge autour duquel Grégory Doucet et sa majorité écologiste veulent structurer leur mandat. Cette volonté s’articule notamment sur un ambitieux plan crèche prévoyant l’ouverture de cinq cents berceaux d’ici la fin du mandat. À l’heure de faire le bilan de ses prédécesseurs, Steven Vasselin, adjoint à la petite enfance, avait le verbe acerbe : “Nous avons un gros déficit de berceaux par rapport à la demande. L’an passé, 4 500 enfants ont été refusés en crèche. Seule une demande sur six pouvait être acceptée. Très peu de berceaux ont été créés durant le précédent mandat. Aucune crèche municipale n’avait été réalisée. Nous avons assisté à une informelle délégation d’un service public au profit de l’offre privée puisqu’il y avait un déficit de places publiques.”
Berceaux gelés
Deux ans plus tard, la situation a plutôt empiré dans les crèches lyonnaises. L’ambition originelle se heurte à un écueil que les écologistes n’avaient pas anticipé. Depuis qu’ils sont arrivés aux manettes, ils sont confrontés à des problèmes de ressources humaines. À la rentrée, une vingtaine de berceaux étaient fermés, faute de personnel. Un chiffre dont se féliciterait presque Steven Vasselin : “La rentrée n’est pas un moment représentatif, car c’est toujours à cette période que nous avons le plus d’effectifs. Cet été, nous avons réussi à beaucoup recruter. Mais en cours d’année avec des arrêts maladie ou des départs, nous savons que nous aurons du mal à trouver des remplaçants. Nous avons aujourd’hui une vingtaine de postes vacants. Cette pénurie concerne aussi les crèches associatives où l’on estime qu’il doit en manquer le double.” Pierre Oliver, patron de l’opposition de droite et maire du 2e arrondissement, leur accorde ce point, mais assorti d’une pique : “Le problème de recrutement est national. Tout le monde galère à trouver du personnel, mais je pense qu’ils ont un souci plus global de ressources humaines. Il manque des policiers municipaux, du personnel dans les crèches ou au service des espaces verts.”
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