À l’heure de renégocier son contrat de concession d’exploitation des espaces publicitaires du réseau TCL, Sytral mobilités a obtenu une augmentation de sa redevance, tout en réduisant la place de la publicité, qui disparaîtra notamment du métro.
Annoncée de longue date par le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, la disparition des écrans publicitaires du réseau de métros lyonnais approche à grands pas. Les 118 panneaux numériques jusqu’ici installés dans le métro disparaîtront le 1er avril 2024, comme négocié par Sytral Mobilités dans son nouveau contrat de concession de services portant sur l’exploitation des emplacements publicitaires du réseau TCL, alors que le précédent se termine le 31 mars 2024.
"C’est quand même beaucoup plus chouette et sympa d’avoir de l’art dans nos stations de métro, que de la publicité"
Bruno Bernard, président de Sytral Mobilités
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Réduction de 25% de la publicité sur le réseau TCL
Remporté par le candidat sortant Clear Channel, devenu Cityz Media, ce contrat d’une durée de cinq ans, et qui peut être prolongé de deux années, réduira plus globalement de 25% la publicité présente sur le réseau TCL. "Notre volonté été de diminuer la pression publicitaire sur notre réseau", fait valoir Bruno Bernard, le président de Sytral Mobilités. Par ailleurs, la publicité sera complètement retirée des stations du métro A Foch, Gratte-Ciel, République et Flachet, qui doivent être rénovées. "C’est quand même beaucoup plus chouette et sympa d’avoir de l’art dans nos stations de métro, que de la publicité", enchaîne l’élu écologiste. Comme cela est déjà le cas sur les deux nouvelles stations du métro B, d’Oullins Centre et Saint-Genis-Laval. Le nouveau contrat prévoit également une réduction du nombre de caissons papier accueillant de la publicité sur les stations de tramway.
L’autre volet de ce nouveau contrat porte sur une réduction des consommations énergétiques. Celles-ci diminueront de 49% par rapport au contrat actuel, du fait du retrait des panneaux numériques du métro, mais aussi de l’extinction définitive de l'ensemble des mobiliers rétro éclairés sur le réseau. À cela, s’ajouter une extinction de l’éclairage des stations de tramway à 23 heures, contre minuit actuellement.
Une hausse de la redevance malgré tout
Malgré cette réduction importante de la publicité sur le réseau TCL, qui s’inscrit dans la droite ligne du Règlement local de la Publicité adopté en 2023 par la Métropole de Lyon, les fiances de Sytral Mobilité n’en seront pas affectées. La redevance perçue par Sytral Mobilités, qui représente 0,5% de son budget de 1 milliard d’euros, va même augmenter de 1 million d’euros. Le contrat négocié avec Cityz Media, qui a "largement remporté" l’appel à concurrence qui l’opposait à Métrobus, garanti 34,6 millions d’euros minimums à l’autorité organisatrice des transports en commun. Soit une redevance de 4,9 millions d’euros par an. Le précédent contrat garantissait quant à lui 33,5 millions d’euros à Sytral Mobilités.
La part de la publicité est donc minime dans les recettes du réseau
— SYTRAL Mobilités (@SYTRALmobilites) February 8, 2024
🔎 Les principaux financeurs sont les entreprises via le Versement Mobilité (422 M€ en 2022), l’exploitation du réseau (264 M€) et les collectivités membres et aides de l’État (201 M€) pic.twitter.com/X1GPrssq10
Ce qui peut sembler surprenant alors que le nombre d’espaces publicitaires proposés par la Métropole de Lyon dans ce contrat est plus faible que dans le précédent. Selon Bruno Bernard, cette hausse de la redevance serait le résultat d’un "marché où la concurrence a été saine et entière". À cela s’ajouterait le fait qu’en limitant le nombre de panneaux publicitaires disponibles, la valeur de ceux restants a augmenté.
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"la concurrence a été saine et entière"... à moins que le marché ait été remporté par le plus requin qui nos imposera ensuite des pubs plus agressives (et donc plus "rentables"). Attendons de voir.
Il n'y a aucune "concurrence saine" dans le sens où dès qu'il y a utilisation de monnaie, il y a "guerre commerciale" pour prendre le chiffre d'affaires du voisin.