Blocage ce vendredi 18 novembre sur la M7 à Lyon. Crédits : Nolwenn Jaumouillé

À Lyon, premier blocage des militants écologistes de Dernière rénovation

Pour leur première action à Lyon, les militants de Dernière rénovation ont bloqué la M7 pendant une trentaine de minutes vendredi 18 novembre. La mobilisation s'est déroulée dans un climat tendu.

Vêtus de gilets oranges et arborant une grande banderole au nom de leur mouvement, 9 militants de Dernière rénovation ont bloqué la M7 ce vendredi matin aux alentours de 8h20, assis en tailleur sur le bitume. Ils ont été évacués un peu avant 9 heures par les CRS. En cette date symbolique de fin de la COP27, c'est la première intervention en dehors de Paris de ce collectif écologiste de "résistance civile", qui a beaucoup fait parler de lui au cours des dernières semaines. Deux autres actions étaient menées simultanément dans la capitale et à Toulouse ce matin.

L'objectif de Dernière rénovation, réclamer des "lois ambitieuses sur la rénovation thermique des bâtiments" à travers des blocages de route, comme l'explique Lucas, 25 ans. "Nous réclamons la rénovation de l'ensemble des bâtiments d'ici à 2040, une promesse du gouvernement qui n'est absolument pas respectée pour le moment" explique Théophane, 22 ans. C'est en réponse à cette inaction politique qu'on est là".

Automobilistes remontés

Par sa nature d'obstruction, ce type d'actions est loin de faire l'unanimité, et l'opération de ce matin l'a bien illustré. Dès le début de l'opération, une flopée d'insultes s'est abattue sur les militants – des jeunes de 25 environ pour la plupart, à l'exception de Didier, plus âgé et venu de Grenoble. Très vite, des automobilistes ahuris par la démarche sont sortis de leur véhicule en montant le ton, face à des activistes imperturbables.

Malgré les tentatives de dialogue des deux "désescaladeurs", activistes "chargés d'aller encaisser la violence des automobilistes" comme l'explique Lucas, l'heure n'était pas vraiment à la discussion pour les usagers de la route, pour beaucoup en chemin pour leur lieu de travail. Certains se sont contentés d'exprimer, dépités, leur incompréhension : "pourquoi vous faites ça?", "pourquoi vous nous empêchez d'aller travailler?", "il y a des gens malades, qui doivent aller aux urgences" – les militants ont néanmoins laissé circuler une ambulance. Quand d'autres, très énervés, se sont montrés plus menaçants, l'un d'eaux avertissant qu'il n'hésiterait pas "à tirer [les militants] par la tête pour les dégager".

une moto passe entre deux personnes assises par terre
Une moto se faufile entre deux militants. Crédits : Nolwenn Jaumouillé

Une colère que les activistes assurent comprendre. "La violence des automobilistes, elle est raisonnée et modérée, et on la comprend. Mais c'est notre dernière chance d'être entendus" se défend Théophane. Tout le monde va être concerné à l'avenir par les conséquences de notre inaction. 30 minutes de blocage pour toutes nos années futures ça ne vaut rien". Et de poursuivre, déterminée : "je suis prête à recommencer indéfiniment jusqu'à être écoutée". 

Deux autres actions prévues

Rapidement après leur installation, un gendarme arrivé sur les lieux a commencé à traîner un à un les militants vers le bord de la chaussée – en adressant aux jeunes quelques piques telles que, "ta banderole elle est en plastique". Plusieurs automobilistes zélés ne se sont d'ailleurs pas fait prier pour venir lui prêter main forte. Tandis qu'inlassables, les 7 activistes "bloqueurs" revenaient se positionner sur la chaussée en silence. Environ trente minutes après le début de l'action, et alors qu'une automobiliste folle de rage perdait patience, l'arrivée de la police a délogé définitivement les militants.

Le gendarme traîne des militants au sol pour les déloger. Crédits : Nolwenn Jaumouillé

L'équipe lyonnaise de Dernière rénovation, qui s'est montée depuis le mois d'octobre, compte une dizaine de personnes. "Pour la plupart des  jeunes en début de vie professionnelle, des citoyens lambda qui ont voulu s'engager pour sortir de notre déni climatique...", témoigne Lucas, depuis longtemps sensible aux enjeux climatiques mais pour qui c'est la première mobilisation de "résistance civile". "On préférerait vraiment ne pas faire de blocage".

Deux nouvelles actions sont prévues dans la cité des Gaules d'ici au 10 décembre, date de la fin de la troisième vague d'opérations. Une quatrième vague doit se dérouler en France d'ici à la fin juin, date à laquelle la mobilisation de Dernière rénovation est censée prendre fin.

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