Toutes les semaines, des postes pour le déploiement de la fibre optique ne sont pas pourvus. Face à ce secteur en tension, l'École de la 2e chance accueille à Lyon "Les plombiers du numérique". Une vingtaine de jeunes ont débuté leur formation, avec à la clé, les perspectives d'un emploi.
La fibre optique, aussi vitale que l'eau ? Bien plus pour certaines entreprises qui préféreraient se passer d'eau courante si elles devaient choisir face au haut débit. À Lyon, l'École de la 2e chance accueille la formation de plombiers d'un nouveau genre : ceux du numérique. Depuis début octobre, une vingtaine de jeunes se forme au déploiement de la fibre optique dans un atelier-école offert par la société Telenco. Ce dernier est situé au sein de l'École de la deuxième chance avec le soutien de la métropole de Lyon, Sport dans la ville, les Apprentis d'Auteuil et InfraNum, regroupant les acteurs du déploiement de la fibre.
Savoir-faire et savoir-être
La formation se veut courte, théorique comme pratique, et en alternance, formant le savoir-faire, et le savoir-être. L'enjeu est de taille pour ces jeunes éloignés de l'emploi. Ceux qui parviendront à terminer les trois mois de la formation seront quasi certains de décrocher un travail. Le secteur de la fibre optique est en pleine tension et régulièrement des postes sur la région ne trouvent pas preneur. L'ambition du gouvernement est de faire passer la France au très haut débit d'ici 2022. Pour y arriver, il faudra du monde pour déployer les infrastructures, 2 500 emplois rien que pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Mais la réalité de la vie rattrape parfois les espoirs. Sur certaines promotions, jusqu'à 40 % peuvent abandonner, parfois à cause d'ennuis avec la justice, ou parce qu’ils sont sans domicile fixe et doivent faire face à la difficulté de trouver du travail quand on vit dans la rue. Les entreprises demandent souvent d’avoir le permis. Pour l'instant, la formation leur permet d'avoir le code, et l'École de la deuxième chance espère que les futures promotions pourront sortir avec le précieux sésame.
Présent lors du lancement du dispositif ce lundi 22 octobre, le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, a rangé les grands discours politiques dans sa poche. Pas d'allocution, mais une visite de terrain où il a échangé avec les futurs "plombiers du numérique" et ceux qui ont rendu le programme possible. Une jeune fille prend la parole, s'amusant de ce qui l'a amené là : "J'ai toujours été un peu PC", rires dans la salle, mais il faudra raccorder ces PC demain. Tous pourront devenir une parle rare dans le secteur de la fibre. La réalité a pris le dessus, personne n'a besoin ici de promesse ou de discours, ils veulent juste s'en sortir par le travail. À partir de 2019, l'École de la deuxième chance espère former 50 jeunes femmes et hommes de 18 à 30 ans chaque année.