Des manifestations ont rejoint l’association Alliance Vita, samedi en fin de matinée, pour protester contre le suicide assisté. Crédit photo : Aimée Le Goff

À Lyon, mobilisation contre la légalisation du suicide assisté

Une cinquantaine de militants se sont réunis samedi en fin de matinée, place des Jacobins, pour protester contre le projet de loi visant à ouvrir le droit à l'aide active à mourir.

"Notre cri est un cri d'effroi". Comme dans cinquante autres villes en France aujourd'hui, un happening s'est tenu à Lyon samedi à 11 heures place des Jacobins, organisé par l'association Alliance Vita. Plus d'une cinquantaine de personnes se sont réunies pour afficher leur opposition au projet de loi qui vise à légaliser le droit à l'aide active à mourir.

Devant la fontaine des Jacobins, les manifestants se sont mis en scène, arborant pour masque le célèbre Cri d'Edvard Munch, tableau représentant un visage horrifié. Mobilisés pour faire entendre leur ferme opposition au suicide assisté, ils se sont réunis pour un discours érigeant le suicide comme "échec pour la société". "L’enjeu majeur, c’est la prévention du suicide car tout suicide est un drame, estime Isabelle De l’Estoile, déléguée départementale d’Alliance Vita. En France 9 000 personnes se suicident par an, ce qui a un impact énorme pour beaucoup de familles. Nous ne comprenons pas pourquoi on enverrait ce message aux plus fragiles, qui dit que leur vie ne vaut pas la peine d’être vécue ».

Dénoncer le manque de soins palliatifs

Pour la militante, la demande de suicide assisté est davantage à considérer comme une « demande d’accompagnement, une demande d’être soulagé et d’être centre d’intérêt ». « La difficulté en France, c’est le manque d’unité de soins palliatifs dans certaines régions, notamment dans toute une zone qui va de la Manche aux Pyrénées orientales ». Parmi les participants, Catherine, sympathisante du mouvement pro-vie, est venue afficher son soutien à l’association. « Cette proposition de loi est un renversement total des valeurs, qui m'effraie. Toute loi est un message, et celui-ci est effarant. Bien sûr, vouloir mourir représente un vrai signal de détresse, mais le suicide assisté est un échec, il n'est pas possible de considérer que c'est une liberté".

À côté d'elle, Isilde, lycéenne de 17 ans, a tenu à braver le froid matinal pour afficher son soutien aux manifestants. "Mon grand-père est en Ehpad et je peux voir la solitude et la fragilité des personnes résidant dans ces établissements. Il y a un réel manque d'accompagnement, et les personnes qui risquent de demander l'aide au suicide lancent à mon avis plutôt un cri d'alerte car elles ont besoin d'aide. Le suicide assisté n'est pas la réponse adaptée".

La manifestation, qui s'est tenue pour la première fois de façon scénographiée à Lyon, fait écho à d'autres rassemblements tenus par l'association, dans cinquante villes de France. Vendredi 9 décembre, la Convention citoyenne sur la fin de vie sera lancée par Emmanuel Macron, avec pour objectif de débattre sur l’évolution de la loi française en matière d’aide à mourir. À l'opposé d'Alliance Vita, d'autres citoyens et soignants se montrent partisans de la légalisation du suicide assisté. Pour apporter des éléments de connaissance et de compréhension sur le sujet, les Hospices civiles de Lyon (HCL) organisaient déjà des conférences et tables rondes sur le sujet en 2022.

En Europe, plusieurs pays ont déjà légalisé le droit à la fin de vie, dont les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne et la Suisse.

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