Nicolas Hulot et Georges Képénékian
©Mathilde Régis

À Lyon, N.Hulot veut “donner une dimension de modernité à l’écologie”

Pour sa première visite officielle de terrain, le ministre de la Transition écologique et solidaire a choisi le quartier de la Confluence, pour mettre à l’honneur la ville durable et l’écorénovation. S’il “pensait échapper” aux questions sur le projet d’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, Nicolas Hulot a finalement déclaré devoir “prendre le temps de se faire sa propre opinion et de recevoir les différents acteurs”.

Premier quartier durable labellisé WWF de France, la Confluence était le lieu parfait pour "essayer de mettre un peu en lumière et en valeur ce qui fonctionne dans notre société", selon Nicolas Hulot. Reçu par Georges Képénékian, qui a rapidement déclaré que "Gérard Collomb aurait eu un grand plaisir" à l'accueillir, le ministre de la Transition écologique et solidaire a déambulé dans le quartier pour découvrir les rénovations en cours, les bornes de recharge pour voitures électriques ou les jardins partagés. Des lieux "qui illustrent bien que l'enjeu écologique et la dimension sociale sont immédiatement joignables", estime Nicolas Hulot, soulignant à la fois les "petites initiatives qui ne payent pas de mine, mais qui ont une fonction sociale très importante", comme les jardins partagés, et les "initiatives beaucoup plus importantes sur le plan des investissements que sont la rénovation et les bâtiments sociaux". "Simplement en isolant à l'extérieur, comme c'est le cas ici, on peut diviser par quatre la consommation d'énergie. Quand on sait combien de foyers en France sont à vingt euros près dans leurs dépenses chaque mois...", a-t-il poursuivi, après que la vice-présidente à la rénovation thermique eut précisé que la métropole de Lyon avait dégagé un budget de 30 millions d'euros pour ces projets.

“Être un accélérateur de la transition écologique”

Le premier déplacement officiel de Nicolas Hulot était aussi l'occasion de préciser sa mission. "Je voudrais maintenant essayer de donner une dimension de modernité à l'écologie, montrer que cette période où l'on opposait la dimension sociale, la dimension environnementale et la dimension économique est révolue. Cette contrainte qui a été enfin actée va devenir une fantastique opportunité économique, (...) il va y avoir dans beaucoup de domaines des centaines de milliers d'emplois", a-t-il déclaré à la presse. Le nouveau ministre veut notamment identifier les blocages à la transition écologique, créatrice de richesse et d'emplois. Des "verrous" qui seraient parfois "administratifs, normatifs, ou très souvent culturels" et qui "empêchent que les choses ne se déploient". Ce déplacement à Lyon lui aura permis d’"écouter les acteurs locaux, leurs doléances" afin de voir comment il pourrait, une fois rentré au ministère, "améliorer les choses". "J'aimerais bien, au minimum, être un accélérateur de la transition écologique", a-t-il résumé.

“Il faut que tout le monde devienne un peu raisonnable”

Pour clôturer sa visite de la Confluence, Nicolas Hulot est monté à bord de la navette Navly en compagnie de la plupart des nouveaux députés En Marche du Rhône, dont Bruno Bonnell, qui n'est autre que l'actionnaire principal de la navette électrique sans chauffeur. Quelques minutes auparavant, il répondait aux interrogations des journalistes sur la loi d'interdiction d'insecticides et les propos tenus par le ministre de l'Agriculture, mais aussi sur le projet contesté d'autoroute A45, contre lequel est organisée une marche demain. Sans "trancher immédiatement" sur un tel sujet, Nicolas Hulot veut "évaluer d'abord la pertinence des arguments des uns et des autres et évaluer les situations juridiques", comme il devra le faire pour de nombreux sujets. Il a cependant ajouté qu’“à un moment ou un autre, il faut que tout le monde devienne un peu raisonnable, parce qu'on ne va pas pouvoir tout faire. Soit on considère que l'engagement climatique est un petit engagement parmi d'autres, soit on considère effectivement que c'est l'enjeu majeur du XXIe siècle et qu'il y a un certain nombre de priorités qui vont s'inverser". Englobant la thématique du nucléaire, il a conclu ses déclarations par ces mots : "Ma grille de lecture, c'est où est-ce que l'on va et surtout où est-ce qu'on a envie d'aller. À partir de là, nous verrons les décisions qui avaient peut-être leur pertinence il y a trente ans et qui aujourd'hui ne l'ont peut-être plus."

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