Promis maintes fois à la démolition, le centre d’échanges de Perrache va entièrement être repensé pour s’adapter à son temps. Il mettra un point final à l’un des projets urbains lyonnais les plus emblématiques du XXIe siècle.
“Mur de la honte”, “blockhaus”, “monstruosité”, “verrue”… Rarement ouvrage n’aura été autant dénigré, attaqué et mal-aimé. Lors de son inauguration, le 25 juin 1976, la presse régionale et nationale se déchaîne : “À Perrache, le monstre rouge et bleu”, titre Paris Match. “La ligne Maginot enfin inaugurée”, tacle Libération. “Le nouveau record est celui, semble-t-il, de l’aménagement urbain le plus décrié depuis plusieurs générations”, écrit Le Monde. L’ambiance était alors hystérique. Photo-Minute alla même jusqu’à publier des photos truquées montrant des gens chuter dans les escalators. Il s’agissait en fait d’un montage réalisé à partir d’un accident survenu dans l’aéroport de Hong Kong…
À l’époque, dans un centre-ville homogène composé d’immeubles bourgeois du XIXe siècle, l’édifice de béton, long de 250 mètres, large de 60 mètres et haut de 37 mètres, dont l’architecture tranche radicalement avec tout ce qui a été fait jusque-là, provoque un certain choc (même l’Auditorium, baptisé un an plus tôt, avec des formes géométriques et anguleuses identiques typiques du brutalisme, n’avait pas essuyé autant de critiques). Sans parler des façades peintes. À Lyon, on n’avait jamais vu ça. Les quais de Saône n’avaient pas encore leurs teintes ocre qu’on leur connaît aujourd’hui.

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