Ce samedi encore, des associations kurdes ont arpenté la Presqu'île de Lyon pour alerter l'opinion sur la guerre lancée par la Turquie contre leur peuple, au Rojava notamment. Contrairement à samedi dernier, aucun militant turc ne les attendait aux Terreaux.
"Erdogan, casse-toi, Rojava n'est pas à toi!" C'est en scandant cet appel qu'entre 150 et 200 manifestants ont marché de la place Bellecour à celle des Terreaux, par la rue de la République, samedi 10 février après-midi. "Au Rojava, en Syrie, à la frontière turque, les Kurdes ont créé un système qui réunit les peuples, au-delà de leur origine ou de leur religion, explique Ramazan Ocalan, président de l'association Maison de la Mésopotamie, basée à Lyon. C'est cela que veut détruire le président turc en bombardant nos positions en Syrie, à Afrin notamment."
L'idéal révolutionnaire du Rojava inspire les Français
"Stop à l'invasion d'Afrin par l'État turc", peut-on ainsi lire sur une pancarte soulevée haut par un manifestant. Qui n'est pas kurde pour autant. Car entre les fanions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme terroriste par Ankara), ceux rendant hommage à son leader emprisonné Abdüllah Öcalan, on croise de nombreux drapeaux du NPA ou des Jeunes Communistes. "La révolution du Rojava est un exemple de réussite en termes démocratique et progressiste, avec une forte implication des femmes. C'est tout ce que nous prônons", résume un militant du NPA. Derrière lui, un camarade communiste allume le mégaphone et appelle à la lutte antifasciste et anticapitaliste internationale.
Dénonçant la complicité du président turc avec Daesh, les manifestants appellent le gouvernement français à se mobiliser. "Nous savons que le peuple français nous soutient, mais il faut maintenant que l'État fasse pression à l'international pour que les bombardements turcs cessent en Syrie", martèle Ramazan Ocalan. Sous l'oeil attentif d'un important dispositif policier, le cortège gagne la place des Terreaux de manière ordonnée. Là, aucun militant turc pour les attendre, comme la semaine dernière. Les "Erdogan fasciste, Erdogan assassin" ne trouvent alors pas de réponse.