La Région Auvergne-Rhône-Alpes a remis les clés de 21 véhicules électriques aux Communautés de communes du territoire, ce qui permettra de renforcer l'offre de transports en milieu rural.
Bernard Chêne en est déjà ravi. Depuis deux mois, le président de la Communauté de communes du canton de La Chambre, en Savoie, et ses 8 500 habitants disposent d'un véhicule électrique fourni par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Une navette, qui, deux fois par semaine, permet d'amener la population éloignée au marché ou au centre commercial, "dans la Vallée où tout se passe", résume-t-il. Et reprend : "Sur mes 14 communes, j'en ai cinq au-dessus de 1 000 m d'altitude, soit deux stations de ski. C'est un transport d'utilité sociale".
Comme pour lui, 20 autres Communautés de communes de la région AURA disposeront très prochainement de leur véhicule de neuf places. Vendredi 6 décembre, à l'Hôtel de Région de Lyon, les représentants des collectivités ont reçu les clés de leur future navette. Ces Stellantis e-Expert électriques permettront notamment de répondre aux besoins de mobilités en territoire rural, à destination des personnes à mobilité réduite, par exemple.
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Un dispositif inspiré des mini-bus de clubs sportifs
L'opération représente un coût total d'environ 1 million d'euros pour la Région, qui laisse ensuite les Communautés de communes s'occuper de l'entretien des véhicules. Malgré l'obstacle financier, la mesure était nécessaire avance Fabrice Pannekoucke, président d'AURA : "Quand on regarde notre région, elle est très grande et faite d'une importante diversité. On est au cœur des mobilités, mais la réalité, c'est que ce n'est pas le même format partout. Tout le monde n'a pas le train devant sa porte".
Le constat similaire avait été dressé en 2016 pour les clubs sportifs et associations. "C'est comme cela que le dispositif de mini-bus auprès des clubs sportifs est né. Et aujourd'hui, on ne peut pas sortir de nos routes sans croiser l'un de ces véhicules", sourit Fabrice Pannekoucke. 1 900 véhicules, attribués par la collectivité régionale, circulent en effet sur le territoire. Le nouveau dispositif pour les collectivités rurales est donc plus ou moins similaire. L'idée est de répondre à un besoin de micromobilité pour acheminer les habitants sur des lieux divers et adaptés à la demande.
"Nous n'opposons pas les modes de transport, mais nous les trouvons complémentaires"
Julien Vuillemard, conseiller régional
"Nous avons, avec cette ruralité, l'obligation d'apporter des réponses à la population. Que l'on soit habitant de la métropole de Lyon ou d'un petit village, on doit avoir le même droit d'accès à l'ensemble des services". L'offre - tout comme la demande - reste malgré tout incomparable entre Lyon, par exemple, et les villes rurales. Une fois l'équipement reçu, ces dernières devront par ailleurs proposer un guichet de réservations aux habitants.
Mené par le conseiller régional, Paul Vidal, ce dispositif offre aussi un moyen de mobilité décarbonée en zone rurale. "Ça montre notre engagement en faveur de cette écologique positive", insiste le président de Région. Les véhicules, dotés de 350 km d'autonomie maximum, doivent permettre de renforcer l'inter-modalité, selon Julien Vuillemard, conseiller délégué aux transports scolaires et interurbains : "Nous n'opposons pas les modes de transport, mais nous les trouvons complémentaires". Aux Communautés de communes, désormais, d'adapter l'utilisation du véhicule à la demande de leur population.
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