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Un dîner organisé par la Confédération musulmane Millî Görüş se tiendra dans une salle municipale de Vénissieux.

À Vénissieux, une salle municipale prêtée à une organisation islamique proche de la Turquie

Deux signalements au procureur de la République ont été effectués par des membres de l'opposition à Vénissieux, dénonçant notamment le prêt gracieux d'une salle municipale à une Confédération islamique controversée.

Après l'épisode de la salle municipale transformée en mosquée, l'opposition vénissiane alerte sur ce qu'elle considère de nouveau être une "utilisation de l'espace public à des fins religieuses". Alors que l'Aïd el-Fitr se tiendra ce mercredi, marquant la fin du ramadan, l'antenne française de la Confédération islamique Millî Görüş, la CIMG, organisera vendredi 12 avril une "réception de fin de ramadan" dans la salle municipale Irene Joliot-Curie de Vénissieux.

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Une confédération qui défend "un islam politique" selon Gérald Darmanin

Pour Quentin Taïeb, président de l'association Vénissieux en mieux et délégué Les Républicains de la 14e circonscription du Rhône, ce prêt d'une salle municipale qui s'effectue selon toutes vraisemblances à titre gracieux, pourrait constituer un détournement de fond et/ou de bien publics et une atteinte à la laïcité. Il a ainsi procédé à un signalement auprès du procureur de la République de Lyon pour demander "une enquête approfondie".

"Les associations selon de nombreux témoignages ne veulent pas déplaire par leur position à la mairie, car sinon ils ne pourront pas organiser des évènements dans cette salle"
Farid Ben Moussa, conseiller municipal d'opposition
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Le délégué LR pointe notamment du doigt Murat Yazar, membre de la majorité de la maire PCF Michèle Picard, et par ailleurs président des jeunesses de la CIMG, organisation "que notre ministre de l'Intérieur considère comme ennemie de la République", indique-t-il à Lyon Capitale. Murat Yazar aurait permis à l'organisation d'obtenir le prêt de cette salle, dont les conditions de location sont pour le moins floues. Réputée très proche de l'AKP, le parti du président Turc, la CIMG serait également proche des Frères musulmans selon le journaliste spécialiste du Moyen-Orient, Guillaume Perrier. La confédération avait par ailleurs refusé de signer la charte de l'islam de France ce qu'avait dénoncé Gérald Darmanin accusant la CIMG de défendre "un islam politique"

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"Un repas d'influence"

"On fournit une salle municipale à une secte, pour un évènement qui est en plus un repas d'influence où tous les émissaires seront invités, puisque le vrai repas de fin de ramadan a lieu mercredi", s'étouffe Farid Ben Moussa qui a lui aussi procédé à un signalement auprès du procureur de la République. Au-delà du cas de ce repas, l'élu d'opposition qui a déjà déposé des dizaines de plaintes contre plusieurs élus de la majorité vénissiane dénonce les conditions de location de cette salle "qui échappent à toute transparence". En effet, sur le site de la mairie, il est spécifié que cette salle n'est "pas ouverte aux particuliers" et que sa réservation se fait "sur demande écrite exclusivement". "C'est une procédure extrêmement opaque, qui sort complètement du code de la commande publique", considère Quentin Taïeb.

"Les seules actions n’ayant pas comme organisateurs le PCF de Vénissieux sont des évènements organisées par des associations de Vénissieux ou d’ailleurs qui sont sélectionnées sous un regard politique de la majorité municipale. Les associations selon de nombreux témoignages ne veulent pas déplaire par leur position à la mairie, car sinon ils ne pourront pas organiser des évènements dans cette salle et pouvoir à travers tombola et droit d’entrée financer leur action", écrit ainsi Farid Ben Moussa dans son signalement au procureur que Lyon Capitale a pu consulter.

Face à l'accumulation de plaintes, une réaction de Michèle Picard

Contacté, le cabinet de la maire Michèle Picard n'a pas répondu à notre sollicitation, visant notamment à savoir si la CIMG a bénéficié de cette salle municipale gratuitement. La préfecture du Rhône a quant à elle indiqué ne pas avoir de commentaire à faire. Selon nos informations, elle suivrait de près le dossier vénissian, notamment après la polémique sur la mise à disposition récurrente d'une autre salle municipale transformée en mosquée.

Visée par de nombreuses plaintes pour prises illégales d'intérêts et, selon nos informations, recadrée par la Métropole dont elle est la vice-présidente en charge de l'égalité hommes-femmes, l'édile a visiblement tenté de prendre les choses en main en conseil municipal ce lundi soir. "Les élus se sont déportés des votes pendant toute la soirée", sourit Quentin Taïeb, pour qui cette nouvelle politique tend à montrer que les multiples alertes de l'opposition sont bien fondées et éviter de nouvelles plaintes.

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