La DDPP 69 a effectué un contrôle de l'abattoir de Rhône Ouest à Saint-Romain-de-Popey, pointé du doigt par l'association L214 cette semaine.
La préfecture du Rhône n'a pas tardé à réagir après la publication d'une vidéo mercredi de l'association de défense des animaux L214 dénonçant des "sévices graves et mauvais traitements" sur des moutons, des cochons et des vaches tués entre ses murs.
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Ce vendredi, la préfecture du Rhône explique qu'après un contrôle effectué d'urgence par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), plusieurs anomalies ont été détectées au sein de l'abattoir géré par la société SECAT. Si la préfecture rappel que cet abattoir "fait l'objet d'un contrôle permanent de la DDPP 69 chargée de l'application de la réglementation relative à la protection animale", elle rappelle également que la préfète du Rhône avait demandé une inspection administrative de l'abattoir de Saint-Romain-de-Popey "focalisée sur la problématique du respect des règles de protection animale".
"Il ressort notamment de l'inspection conduite sur site que plusieurs pannes matériels sur des points critiques des chaînes d'abattage ont été relevées" détaille le communiqué de la préfecture. Une panne "rédhibitoire sur le matériel de contention de la chaîne d'abattage des petits ruminants" a été détectée. Les équipes de maintenance de l'abattoir ont en revanche pu effectuer la réparation durant le contrôle. "L'équipe d'inspection a pu en vérifier son bon fonctionnement à vide" poursuit la préfecture.
L'abattoir mis en demeure
A l'issue du contrôle, la préfète a pris la décision de mettre en demeure la société exploitant l'abattoir. Cette dernière est sommée, dans les 72 heures de "corriger les autres anomalies détectées". "Elle devra notamment présenter la production
d'éléments de formation du personnel et la documentation présentant les process de contrôles internes de l'abattoir" complète la préfecture, qui explique également qu'un nouveau contrôle, effectué par le référent national des abattoirs, sera effectué à la demande de la préfète de région en début de semaine prochaine.
Enquête ouverte
Ce vendredi matin, nos confrères du Progrès révélait que la procureure de la République de Villefranche, Laetitia Francart, avait ouvert une enquête pour "sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif", "mauvais traitements envers un animal placé sous sa garde par l’exploitant d’un établissement détenant des animaux (par personne physique et par personne morale)", "abattage d’animal dans un établissement ne disposant pas d’un personnel qualifié", "mise à disposition de travailleur d’équipement de travail ne permettant pas de préserver sa sécurité".
Les images, filmées sur place entre octobre 2024 et janvier 2025 montrent notamment des "animaux égorgés conscients et décapités encore vivants", selon l'association L214 à l'origine des révélations. L’outil d’abattage et les modes opératoires de l'exploitant "ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir", affirme-t-elle encore.