Exclusif. Le procureur de la République de Lyon, Thierry Dran, a accordé" son premier entretien à Lyon Capitale.
Personnage clé du ministère de la Justice, sa parole est aussi attendue que rare. Officiellement installé au printemps dernier, Thierry Dran a accordé son premier entretien à Lyon Capitale, acceptant de revenir sur les critiques envers les magistrats pour leur supposée clémence envers les délinquants.
Lyon Capitale : Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment déploré un “droit à l’inexécution des peines”. Est-ce une réalité dans le ressort du tribunal judiciaire de Lyon ?
Thierry Dran : Non. À Lyon, toutes les peines sont exécutées. Elles le sont plus ou moins rapidement, parfois tardivement, je ne peux pas le dire autrement – il s’agit, ici, d’une question de moyens –, mais 100 % des peines sont exécutées.
Qu’entendez-vous par “tardivement” ?
Parfois six à huit mois. Il faut bien comprendre que la plupart des peines de prison ne sont pas exécutées immédiatement, parce que lorsqu’un magistrat prononce une peine d’emprisonnement, libre à lui de délivrer un mandat de dépôt, permettant une incarcération immédiate. Il y a aussi des délais qui prévoient des saisies du juge d’application des peines pour, éventuellement, aménager la peine. Quoi qu’il en soit, la loi prévoit un délai incompressible de quatre mois pour pouvoir exécuter la peine.
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