Des affrontements ont éclatés entre manifestants et policiers, mais aussi entre groupe d'extrême-droite et d'extrême-gauche au sein du cortège, ce samedi 9 février, à Lyon.
Lyon, capitale régionale des Gilets jaunes. L'heure était à la convergence pour les manifestants, ce samedi, dans la métropole rhodanienne, comme la semaine dernière à Valence (lire ici). Et plusieurs milliers de personnes ont répondu à l'appel. Entre 1500 et 2000, selon les comptages de la police, ce qui paraît faible au vu du cortège. Le Progrès donne le chiffre de 4000 manifestants. Les Gilets jaunes de la région se sont organisés pour gagner Lyon, en proposant des co-voiturages notamment, sur Facebook. Les Gilets jaunes de Givors ont fait le trajet à Lyon, alors que ceux de Villefranche-sur-Saône ont manifesté en plusieurs points de la sous-préfecture caladoise, depuis ce matin.
Affrontements
15 heures. Une heure après son départ de la place Bellecour, le cortège est dispersé entre le quai Victor Augagneur et le quai Jules Courmont, de part et d'autre du Rhône. Des affrontements ont éclaté, cours Lafayette, où s'est engouffré le cortège, après avoir emprunté le pont en provenance de la Presqu'île. Comme depuis plusieurs semaines, la manifestation est aussi l'occasion d'en découdre pour les groupuscules d’extrême-droite et d'extrême-gauche (lire ici). On croise quelques visages ensanglanté dans la confusion générale, alors que chaque groupe essaie de rassembler ses forces. "Je me suis fait courser par les fachos", crie encore un jeune adolescent d'origine maghrébine, alors que ses compères zigzaguent en détalant au milieu d'un groupe d'hommes vêtus selon les codes des groupuscules d'extrême-droite.
Plus tôt, le cortège s'était élancé, à 14 heures pile, de la place Bellecour par Antonin Poncet en direction des quais de Rhône et remonté le quai Jules Courmont. Au niveau du Printemps de la rue de la République, un petit groupe appelle le cortège principal à les rejoindre vers l'intérieur de la Presqu'île. Comme les semaines passées, les forces de l'ordre se positionnent pour couper tous les accès des quais au coeur commerçant de la Presqu'île. A grand renfort de gaz lacrymogènes. La préfecture avait prévenu qu'elle comptait étanchéiser la Presqu'île. Et durcir le ton.
Couper les ponts
C'est chose faite, avec l'interpellation de 15 personnes dès 15 heures (lire ici). Un chiffre qui continuait de grimper par la suite. Des interpellations "pour jets de projectiles contre les forces de l’ordre et détention d’artifices ou d’armes prohibés", selon les services de l'Etat. Des contrôles ont été effectués sur certains groupes arrivant place Bellecour en début d'après-midi. La détention d'alcool, de pétards et de feux d'artifice étaient interdits par arrêté préfectoral, ce samedi, à Lyon (lire ici). D'importants renforts de gendarmes mobiles ont été déployés. Place Bellecour, les accès de la rue de la Barre et de la rue de la République sont grillagés.
Les forces de l'ordre ont repoussé les manifestants à l'est du Rhône, côté 3e et 7e arrondissement. Les ponts du Rhône sont coupés, pour éviter tout retour en Presqu'île, perturbant largement la circulation. L'hélicoptère mis à disposition par la gendarmerie, et équipé de caméras de haute précision (lire ici), rejoint le dispositif à 15 heures, sous les huées des manifestants.
Presqu'île bouclée
Après un moment d'incertitude, le cortège a repris le chemin en direction du Sud, sur les quais. Alors que le gaz lacrymogène irrite les yeux et le nez des manifestants, notamment les plus jeunes, comme ce petit garçon pris de vomissements. Et que le jeu des charges et contre-charge exaspère les commerçants. Le tout sous le regard de nombreux riverains du haut de leur fenêtre d'immeuble. Point de tension avec les forces de l'ordre au niveau de la Fosse aux ours, où les gendarmes mobiles bloquent le pont de la Guillotière. Les manifestants avancent sur le cour Gambetta, avant d'être bloqués par les forces de l'ordre et de faire machine arrière.
Revenus au niveau de la Fosse aux ours, des affrontement éclatent. Les forces de l'ordre appellent à la dispersion. Le cortège stagne sur le quai Claude Bernard, avant de reprendre la direction du Sud, vers 17h15, en direction de Gerland, sous les lacrymogène au niveau du boulevard Berthelot. La préfecture recommandait d'éviter le secteur, et portait à 17 le nombre d'interpellations.
Mise à jour 19 heures : de violents affrontements ont éclaté, en fin d'après-midi, sur le boulevard Berthelot, dans le 7e arrondissement (lire ici)
Un peu de vérité et d'objectivité SVP
Bien que la mouvance d'extrême droite ne soit pas la bien venu lors des manifestations lyonnaises, je vous informes que c'est cette mouvance qui a agressé le cortège à différent moment de la journée.
Fait qui se sont déjà produit lors des précédentes manifestations ainsi qu'avant le départ (manufacture) des manifestations à caractère socio-professionnelle...