Un adolescent de 14 ans, qui a avoué l'assassinat de sa petite amie de 13 ans, a été mis en examen vendredi, une affaire qui a provoqué un fort émoi en Saône-et-Loire.
Le jeune garçon a été incarcéré dans un établissement disposant d'un quartier pour mineurs et d'une unité sanitaire psychiatrique, selon le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Patrice Guigon, qui n'a pas donné dans l'immédiat d'indication sur le mobile du crime, indique l'AFP
De nombreuses plaies et un couteau
Jeudi au petit matin à Clessé, le corps d'une adolescente, présentant de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou, a été découvert sur la voie publique près de son ancienne école primaire dans ce village viticole.
Les soupçons des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Dijon se sont rapidement portés sur son petit ami, qui a été interpellé dans la matinée au collège de Lugny, où la victime était également scolarisée, indique l'AFP.
Le collégien placé en garde à vue
Placé en garde à vue pour assassinat, le collégien a rapidement confirmé avoir commis les faits au cours d'une rencontre nocturne.
"Il reconnaît avoir convenu d'un rendez-vous avec cette jeune fille, s'être muni d'un couteau qu'il avait placé dans sa manche, et lui avoir porté trois coups de couteau au niveau du cou", avait déclaré jeudi lors d'une conférence de presse le procureur de Mâcon, Eric Jallet, initialement en charge du dossier.
Des rendez-vous nocturnes
La victime a ensuite "tenté de fuir, mais le suspect a tenté de l'étrangler puis a encore porté des coups de couteau", avait-il ajouté, précisant que les deux adolescents avaient pris l'habitude de se retrouver entre minuit et 4h00 à Clessé.
Son corps présentait "plusieurs dizaines de traces de coups de couteaux sur le torse, les épaules, le visage et le cou" ainsi que plusieurs "lésions de défense" sur les avants bras en plus d'un nez brisé. La disparition de la jeune fille, élève en 4e, n'avait été constatée par ses parents qu'au matin, rapporte l'AFP.
"Volonté de tuer"
Les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs ont indiqué que le suspect avait eu par le passé "des paroles inquiétantes", évoquant sa volonté de "tuer quelqu'un et notamment sa petite copine", avec laquelle il entretenait une relation émaillée de ruptures et de réconciliations.
Vendredi, les nouvelles auditions de l'adolescent ont encore mis "en évidence une volonté du jeune homme de tuer". "Il pensait que son acte pouvait être facilité par le fait que la victime l’aimait. Il disait s’être entraîné au maniement du couteau. Il décrivait les coups portés avec précision", a ajouté Eric Jallet, qui s'est dessaisi au profit du tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône, compétent en matière criminelle.
Un village sous le choc
Le village viticole de Clessé (Saône-et-Loire) demeurait sous le choc au lendemain de la découverte macabre. Des bouquets de fleurs étaient visibles le long du petit chemin situé derrière l'école, où l'adolescente a perdu la vie, a constaté un journaliste de l'AFP.
En fin de matinée, les visages étaient fermés à la sortie de l'ancienne école de la victime. Par respect pour sa famille, que la plupart des habitants connaissent bien, très peu se sont exprimés. "On est en deuil", résumait notamment un habitant de Clessé à l'AFP.
20 ans de réclusion criminelle maximum
Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves et les enseignants du collège Victor Hugo de Lugny, où étaient scolarisés la victime et son meurtrier présumé.
Dépourvu d'antécédents judiciaires, le suspect risque en tant que mineur une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat.
La facture va être lourde. Mais pas autant que pour les parents et amis de la victime.