L'aéroport Lyon Saint-Exupéry extension T1

Aéroport de Lyon: les députés votent pour la privatisation

Ce jeudi, l’Assemblée nationale a voté l’ouverture du capital des aéroports de Lyon et Nice, permettant ainsi leur privatisation.

Le nouveau terminal 1 de l’aéroport Saint-Exupéry (projet d’architecte)

Aéroport St-Exupéry, projet d’extension du T1.

Ce jeudi, l'Assemblée nationale a validé le principe de l'ouverture du capital des sociétés gérant les aéroports de Lyon et Nice. Une mesure contenue dans la loi Macron et qui pourrait représenter une rentrée fiscale non négligeable pour l’État. La cession de 49,9 % de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à un consortium sino-canadien, il y a quelques mois, avait rapporté 308 millions d'euros.

Actuellement, l’État détient 60 % des parts de l'aéroport de Lyon, 4e aéroport français, la CCI de Lyon 25 % et 15 % sont détenus par les collectivités locales (métropole de Lyon, département du Rhône, région Rhône-Alpes). Mais, si le capital de la société gestionnaire s'ouvre, l’État conservera un droit de regard sur les taxes d'aéroport. En outre, les pistes et le foncier de l'aérogare ne sont pas concernés par cette cession de parts.

Il y a deux mois de cela, Lyon Capitale avait interrogé les représentants des actionnaires de l’aéroport Saint-Exupéry sur l’éventualité de la privatisation de l’aéroport.

Mercier-Imberton-Queyranne-Kimelfeld

Mercier-Imberton-Queyranne-Kimelfeld
Ce qu’en disait Emmanuel Imberton, président de la CCI :
“Notre seul objectif est de défendre les intérêts des entreprises et d'agir pour que notre aéroport continue son déploiement au service du développement économique, des activités internationales des entreprises et de l'attractivité du territoire de Lyon et de Rhône-Alpes.”
Ce qu’en disait Michel Mercier, vice-président du nouveau Rhône :
“Sur le principe, c'est au Gouvernement de décider. Par contre, en tant que collectivité, on peut avoir une vision et un intérêt. L'aéroport, c'est le principal moteur de développement de la région Rhône-Alpes/Auvergne. Il faut donc que Saint-Exupéry soit un aéroport qui nous permette de sortir de chez nous avec des lignes internationales, vers l'Asie du Sud-Est ou l'Afrique. Il faut un pacte d'actionnaires, car le futur actionnaire qui récupérera la part de l'Etat doit s'engager à investir et développer l'aéroport. Il faut donc que les collectivités aient un droit de regard.”
Ce qu’en disait Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional :
“Je ne suis pas fana de cette privatisation, mais elle sera engagée par la loi... Nous avons plusieurs exigences : d'abord, que les collectivités soient associées à toutes les phases, notamment pour l'élaboration du cahier des charges ; ensuite, que les droits de trafic soient ouverts à Saint-Exupéry – Lyon est le 47e aéroport européen et Rhône-Alpes la 7e région européenne, le déséquilibre est évident. Il y a une cosanguinité DGAC/Aéroports de Paris/Air France qui nous met dans une situation de blocage. Rhône-Alpes mérite mieux que l'aéroport tel qu'il existe aujourd'hui.”
Ce qu’en pensait David Kimelfeld, vice-président au développement économique au Grand Lyon* :
“Nous ne sommes pas opposés à la privatisation. Nous avons bien compris que l'État avait besoin de renflouer ses caisses. Mais le Gouvernement doit bien comprendre que l'enjeu du développement de l'aéroport, et de notre territoire, c'est l'ouverture des droits de trafic aérien. Aujourd'hui, il y a Paris et le reste, c'est totalement déséquilibré. Il faut donc envisager plus de lignes intercontinentales, notamment en direction de l'Extrême-Orient.”
* David Kimelfeld est aujourd’hui vice-président de la métropole de Lyon, en charge de l’économie.

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