Depuis un arrêté préfectoral du 26 novembre 2015, les navettes des parkings privés ne peuvent plus déposer leurs clients sur le dépose-minute de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry. Une décision qui passe mal, mais que l'aéroport justifie par le nombre croissant de navettes qui "engorgent" les zones devant les terminaux.
Les navettes des parkings privés ont désormais interdiction de déposer leurs clients sur les zones de dépose-minute de l'aéroport. Elles sont réorientées sur le parking P4 situé à 10 minutes à pied des terminaux et à côté de la gare Saint-Exupery. Un choix rendu officiel par un arrêté préfectoral du 26 novembre 2015. Dans le même temps, les Aéroports de Lyon (ADL) ont notifié à ces parkings privés qu'un tarif par passage de 2,1€/HT pour une navette de 9 personnes et 1,4€ HT pour une navette de cinq personnes leur sera appliqué.
"Ce tarif représenterait environ 15% du chiffre d'affaires de ces sociétés. On ne comprend pas d'être taxé alors que l'on est relégué à dix minutes de la desserte publique que l'on utilisait auparavant", explique une porte-parole d'un collectif de six parcs privés qui protestent contre ces nouvelles mesures. "Nous leur avons expliqué que nous sommes tout à fait d'accord pour payer si on a accès au parvis comme les taxis. Mais ils ont refusé", poursuit-elle.
"Aujourd'hui 19 sociétés extérieures font des allers-retours avec des navettes ce qui représente jusqu'à 600 passages par jour. Des trajets qui provoquent un engorgement"
Contactés par Lyon Capitale, les aéroports de Lyon expliquent cette taxe par "le coût de l'ensemble des infrastructures alors qu'aujourd'hui 19 sociétés extérieures font des allers-retours avec des navettes, ce qui représente jusqu'à 600 passages par jour. Des trajets qui provoquent un engorgement plusieurs fois par semaine de nos zones devant les terminaux." Les ADL affirment aussi avoir été "attentifs à leur proposer une zone complètement acceptable puisqu’une grande partie de nos passagers entrent par la gare de l'aéroport depuis le Rhônexpress, et les trains".
Avec 3000 places de parking, ces sociétés concurrencent aussi directement l'offre des parkings gérés par l'aéroport. "En 2014, l'aéroport avait 12 000 places qui leur ont rapporté 30 millions d'euros sur un chiffre d'affaire globale de 158 millions d'euros", ajoute leur porte-parole. Aujourd'hui, l'État a officialisé sa volonté de vendre toutes ses parts (60% du capital) de l'aéroport de Lyon. "Les futurs actionnaires ont dû mettre leur nez dedans. Avec presque 20 % du chiffre d'affaires, les parkings représentent une manne importante de revenus pour l'aéroport", conclut la porte-parole.
