Image d’illustration. (© Tim Douet)

Affaire Aline Sepret : le chanteur condamné pour le meurtre de sa compagne à Taluyers

Un ancien chanteur de cabaret, jugé depuis mardi à Lyon pour l’assassinat de sa compagne découverte dans sa voiture incendiée en juin 2018 a été condamné vendredi soir.

Âgé de 41 ans, l'homme a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle vendredi soir pour le meurtre de sa compagne. Elle avait été retrouvée dans une voiture incendiée sur un chemin de campagne près de chez eux, le 16 juin 2018, à Taluyers (Rhône), au sud de Lyon. La peine a été assortie d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans et d'une interdiction des droits civiques de 10 ans par la Cour d'Assises du Rhône.

" Un type qui s'est construit sur le néant "

Mikael Corcessin-Dervin a été reconnu coupable d’avoir tué Aline Sepret, une danseuse de 35 ans, et d’avoir brûlé son corps. Boulanger de métier reconverti comme DJ en Picardie avant de se produire comme chanteur, il a reconnu avoir volontairement poussé sa compagne dans un escalier mais a nié l'intention de lui donner la mort.

" Ce n’est pas un monstre, ce serait tellement plus simple ", a souligné à l'audience l'avocat de l'accusé Me Damien Legrand dans sa plaidoirie, rapporte l'AFP.

" Sa plus grande faille, c’est l’affect, c’est l’amour, c’est son talon d’Achille. Il est incapable d’assumer son acte, de le verbaliser ", a déclaré pour sa part l'autre conseil du quadragénaire, Me Loïc Bussy, évoquant " un type qui s’est construit sur le néant ", qui " vit dans le regard de l’autre " et souffre de " narcissisme " en conséquence, rapporte l'AFP.

Une " détermination inquiétante "

De son côté, l'avocate générale s'est attachée à détailler les multiples manœuvres de l’accusé le soir des faits, soulignant chez ce dernier une " détermination inquiétante " dans la commission d'un geste prémédité, selon l'accusation.

Selon le ministère public, le quadragénaire, qui présente encore " une dangerosité importante ", s'est ainsi assuré par exemple de l'annulation de la visite d'un voisin chez lui le jour du féminicide présumé. En outre, des analyses toxicologiques réalisées dans le cadre de l'enquête ont montré qu’un médicament avait été versé dans deux verres utilisés par la victime.

Une surdose de plus de 500 goutes d'Amitriptyline

" Cette préparation visait à amoindrir les capacités de résistance de la victime ", a estimé l'avocate générale, Marie-Charlotte Fiorio, précisant qu'une surdose de plus de 500 goutes d’Amitriptyline - un anti-douleur prescrit à l'accusé après un accident de voiture - avait été retrouvé dans le corps de la victime. La posologie de ce médicament, dont l’effet sédatif peut-être augmenté par l’alcool, se limite habituellement à 50 gouttes par jour.

Pour la magistrate, les bouts de tissus retrouvés dans la bouche et sur le cou de l’accusé accréditent la thèse d'un étranglement avec une ceinture avec introduction d'un morceau de tissu dans sa bouche " pour la faire taire ". Selon elle, il aurait ensuite brûlé son corps " uniquement pour faire disparaître les preuves ".

Un première tentative de meurtre en mai 2018

Plus tôt dans la matinée, le machiavélisme de l’accusé avait été évoqué par l’avocat de la famille de la jeune danseuse. " Vous aviez créé votre toile d’araignée et vous ne pouviez plus en sortir ", a estimé Me Patrick Uzan pour qui Mikael Corcessin serait à l'origine d'une tentative de meurtre de sa compagne un mois avant sa disparition.

En mai 2018, la jeune femme s’était réveillée en pleine nuit la tête en sang. L'accusé avait affirmé qu’elle s'était blessée à cause d’une crise d’épilepsie.

Lire aussi : Affaire Aline Sepret : le compagnon avoue avoir brûlé le corps

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