Dans un entretien accordé au journal La Croix, le pape François a évoqué l'affaire de pédophilie qui secoue le diocèse de Lyon. "On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable" pour le pape.
Le pape François soutient pour le moment le cardinal Philippe Barbarin. L'archevêque de Lyon est accusé de ne pas avoir dénoncé des affaires de pédophilie au sein de son diocèse alors qu'il aurait été au courant. Une démission de celui-ci "serait un contresens, une imprudence" pour le pape. Il juge en effet que démissionner serait une preuve de culpabilité. "On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable".
Interrogé sur les scandales de pédophilie qui touchent la France, le souverain pontife estime qu'il "n'est pas facile de juger des faits après des décennies, dans un autre contexte. La réalité n'est pas toujours claire." Il précise après que "pour l'Église, en ce domaine, il ne peut y avoir de prescription." Il reprend les propos de son prédécesseur Benoît XVI : "la tolérance doit être de zéro."
"Le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s'imposaient"
Le pape François estime selon les éléments dont il dispose, que "le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s'imposaient, qu'il a bien pris les choses en main. C'est un courageux, un créatif, un missionnaire." Des propos qui laissent les victimes de La Parole Libérée, le collectif de victimes, "stupéfaites". Ils reprochent au pape le silence radio envers les victimes, "il n'a jamais répondu à nos lettres. On aurait voulu qu'il nous aide".
Joint pas Lyon Capitale, le secrétaire de l'association, Bertrand Virieux, s'est évidemment dit "très déçu". "Les bras nous en tombent", déclare-t-il. En dépit du discours de fermeté de l'Église en matière de pédophilie et de la fameuse "tolérance zéro" martelée par le Vatican, "comme toujours, on protège l'institution", regrette cette victime du père Preynat.
L'homme craint la vérité encore plus qu'il ne l'aimeAlain