L'entourage du cardinal Barbarin a, semble-t-il, organisé une riposte médiatique ce vendredi, en publiant un manifeste en faveur du primat des Gaules, actuellement en retrait de la vie diocésaine après sa condamnation à six mois de prison avec sursis dont il a fait appel.
Un mystérieux “manifeste pour le cardinal Barbarin” a été mis en ligne ce vendredi et commence à être partagé dans les réseaux catholiques. Ce texte se présente comme une riposte aux “déclarations fracassantes relayées et entretenues par les médias”. Ses auteurs y affirment leur soutien aux victimes de pédophilie dans l'Église et se disent “scandalisés par les abus commis sur des enfants innocents et par le silence”, mais souhaitent réaffirmer la “présomption d'innocence du cardinal Barbarin”, qui a fait appel de sa condamnation en mars dernier à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agression sexuelle sur mineur. “Nous sommes très sensibles à la volonté de pacification et de réparation manifestée par l’Archevêque de Lyon dans la remise de sa mission au pape. Nous remercions le Saint-Père d’avoir rappelé la présomption d’innocence et confirmé Mgr Barbarin dans sa mission”, écrivent les auteurs.
Ces derniers semblent ne pas se reconnaître dans la décision prise la semaine passée le conseil presbytéral des prêtres et des laïcs proches du diocèse, qui ont voté à la quasi-unanimité le départ “rapide” du cardinal Barbarin. “Sans nier le sincère désir de paix et d’unité des membres des conseils réunis mardi 26 mars 2019, nous ne nous reconnaissons pas dans les propos du courriel “Flash info” du diocèse du 27 mars 2019. Nous ne partageons pas ces conclusions, même si elles n’expriment aucune hostilité dans le fond au cardinal Barbarin – contrairement à ce que les médias ont laissé entendre. Nous ne pouvons oublier le grave avertissement du pape ce 31 mars : “la condamnation médiatique a ruiné la vie de prêtres qui ont ensuite été jugés innocents””, écrit le manifeste.
“Nous aussi, nous souhaitons qu’une nouvelle page se tourne, mais sans provoquer ni désordre ni injustice pour personne, ni pour les victimes des abus, ni pour les autorités du diocèse. Nous voulons dire notre proximité à toutes les victimes, celles regroupées dans l’association “La parole libérée” et celles qui n’en font pas partie”, concluent les auteurs.
Ces derniers souhaitent rester anonymes et ont seulement mis en avant le nom d’Humbert de Rivaz. Les auteurs semblent toutefois proches du diocèse et du cardinal, puisqu'ils assurent que “seuls le webmaster, le cardinal et le vicaire général, ainsi que la nonciature en France seront informés” des signataires du manifeste.
Barbarin : le diocèse de Lyon demande à Rome une “solution plus pérenne”
Audiart avait raison, "ça ose tout", même l’immoralité venant de personnes censées montrer l'exemple.
Inquiétant de voir de tels extrémistes auto-déclarés chrétiens soutenir l’infâme et l’hypocrisie au delà de toute décence et humilité.