Originaire de Grenoble, Taha Bouhafs, le jeune homme qui a filmé la scène où Alexandre Benalla, proche d'Emmanuel Macron, agresse un manifestant, le 1er mai dernier, est revenu pour Sud Radio sur la vidéo qui a déclenché une affaire d'État.
Taha Bouhafs, militant La France Insoumise, le jeune homme qui a filmé la scène où l’on voit Alexandre Benalla s’en prendre violemment à un homme, était l'invité de Sud Radio ce matin. Il était présent à Paris pour la manifestation du 1er mai. Arrivé place de la Contrescarpe pour débriefer sur la mobilisation étudiante, la situation dégénère. “On voit apparaître le fameux Benalla, sauf qu’à ce moment-là on ne savait pas du tout qui c’était. On le voit traverser la place, tirer une jeune fille et l’agripper par le cou. Ensuite, on le voit revenir à un moment où quatre CRS chopent un mec et le tirent par terre […] Benalla lui assène plusieurs coups de poing dans le dos et dans la tête”, raconte le jeune militant originaire de Grenoble au micro de Sud Radio. Face à ces violences, il décide de poster la vidéo sur les réseaux sociaux. “L’homme à terre était inoffensif et suppliait Benalla d’arrêter. Il n’y a aucune explication pour ce déchaînement de violence. Donc, je m’approche de lui pour filmer son visage et pour “Voilà, regardez son visage, cet homme a tabassé ce jeune à terre””, détaille Taha Bouhafs. Ce dernier se dit estomaqué que Benalla soit “un collaborateur proche du cabinet présidentiel”.
Alexandre Benalla, proche collaborateur d’Emmanuel Macron, avait été mis à pied quinze jours par l'Élysée. Après la révélation de l'affaire mercredi par le journal Le Monde, il a été licencié ce vendredi et placé en garde à vue. De son côté, l'opposition demande à l'exécutif de faire toute la lumière sur cette histoire, devenue affaire d'État en moins de 48 heures. Sur les bancs de l'Assemblée nationale, les députés La France insoumise et PS pointent du doigt le ministre de l'Intérieur. “Que s'est-il passé ? Pourquoi a-t-il cherché à minimiser sa responsabilité ? Que savait-il réellement ? Qu'a-t-il dit à l'Élysée ? Quelles sont les consignes qui lui ont été passées ? Pourquoi les policiers qui entouraient M. Benalla le 1er mai ne sont pas intervenus ? Quel était le pouvoir de M. Benalla ?” a par exemple questionné le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.