L'affaire fait couler beaucoup d'encre. Pour autant, le maire PC de Vénissieux, André Gerin ne condamne pas le bailleur et pose la question de la tolérance de 'ces prisons de tissus'.
' Il faudra bien que la République française s'exprime si l'on doit ou non accepter que des femmes soient enfermées dans ces prisons de tissu', déclare André Gerin, maire PC de Vénissieux dans un communiqué. Au lendemain de la révélation par le Canard Enchaîné sur le cas de la famille Ghobane, qui s'est vue refuser l'accès à un logement social à Vénissieux par la Sacoviv, bailleur social, au motif que la femme porte une burka, le maire vénissian met les pieds dans le plat. Selon lui, il ne s'agit que d' 'une faute administrative', instrumentalisée 'pour placer cette famille dans la posture de victime'. Le maire PC accuse les services préfectoraux de se dédouaner de l'affaire et en profite donc pour relancer le débat sur le voile. Il insiste: 'Nous n'avons pas de leçons à recevoir dans ce domaine à propos du port de la burka dans la ville.'
Contactée, la Halde, de son côté, ne prend pas l'affaire à la légère. Même si ce cas fait figure d'exception, il correspond selon la Haute Autorité à la définition d'une discrimination. En juillet dernier, la Sacoviv avait en effet expliqué dans un courrier à la préfecture sa réponse négative à la famille, en pointant que l'épouse 'revêt la burka, ce qui caractérise une pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française et le principe de l'égalité des sexes'. Interrogée par Lyon Capitale, la direction de la Sacoviv a préféré ne faire aucun commentaire. La Halde a confirmé ne pas avoir été contactée par la famille.
Marine Badoux
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