Affaire du viol à l'hôpital Edouard-Herriot : la personnalité du violeur

Lundi à Lyon s’est ouvert devant les Assises du Rhône, le procès d’un jeune SDF de 25 ans, accusé de viol sur une dame âgée de 83 ans à l’hôpital Edouard-Herriot le 6 mai 2010. Son avocat revient pour Lyon Capitale sur la personnalité de son client.

Julien a été abandonné par ses parents dès son plus jeune âge puis adopté par une famille d’accueil. Il a été hospitalisé trois fois à la clinique du Vinatier et près de vingt fois à Saint-Germain, pour ses problèmes psychiatriques et sa forte addiction à l’alcool.

Depuis 2009, il est sous curatelle renforcée. Une des nombreuses assistantes sociales qui l’a suivi, rapportait lundi au procès, qu’"il voulait trouver un travail tandis qu’on voulait avant tout le diriger vers le soin". Elle dépeint un homme "alcoolisé et incapable de remplir les dossiers". Depuis les faits, il a suivi trois cures contre l’alcool.

"Il n’a pas le même discernement que nous"

Son avocat Me Raphael Berger explique que c’est "la sœur" de l’accusé "adoptée dans la même famille d’accueil que lui" qui lui a demandé de défendre le jeune homme. Selon lui, il s'agit d'"un individu sans repère. Seul l’hôpital lui est familier et lui donne un peu d’humanité. Il a conscience de son acte aujourd’hui, contrairement au moment des faits. Mais il n’a pas le même discernement que nous, avec ses problèmes d’alcoolémie et psychologiques associés". Selon son avocat, la fragilité de l'accusé "est liée à son enfance, il est atteint d’amnésie depuis longtemps. Son unique période de bien-être remonte au temps où il était dans une famille d’accueil, entre 8 et 12 ans, et où il recommença à développer une vie affective. Mais le problème est que l’on ne comprend pas toujours le fonctionnement administratif de l’Aide sociale à l’enfance. On ne connaît pas les détails de leur décision de le retirer de la famille d’accueil contre leur grès".

Julien serait prêt à traiter sa dépendance à l'alcool selon Me Berger. Mais "à chaque cure et séjour psychiatrique, il abandonne l'alcool et les drogues. Mais il n’a pas le substrat de base que l’on donne à ses enfants, la confiance qui lui permettrait d’aller jusqu’au bout". Me Berger espère que la Cour ne lui donnera pas une lourde peine de prison mais plutôt une injonction de soins.

Le verdict est attendu mardi 21 juin après-midi.

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