Ce mardi 27 avril, le tribunal judiciaire de Lyon a condamné la région à verser 10 millions d’euros au liquidateur de l’ancienne agence économique Erai. La justice a retenu que la région avait une responsabilité dans le déficit qu’avait creusé Erai. Une affaire qui, comme en 2015, a des répercussions très politiques en cette période de campagne électorale.
La dernière campagne des élections régionales s’était déroulée avec l’affaire Erai en toile de fond. Cette agence économique, satellite de la région Rhône-Alpes, était alors en faillite et faisait l’objet d’accusations de mauvaise gestion de la part de Laurent Wauquiez, mais aussi des écologistes. Six ans plus tard et alors que la campagne des régionales commence juste, le hasard du calendrier judiciaire fait ressurgir l’affaire Erai. Le tribunal judiciaire de Lyon vient de condamner la région Auvergne-Rhône-Alpes à verser plus de dix millions d’euros au liquidateur judiciaire d’Erai.
Responsabilité régionale
La justice a, en effet, reconnu que le conseil régional, principal pourvoyeur financier et donneur d’ordres d’Erai, avait une part de responsabilité dans la gestion de cette agence créée dans les années 1980 pour aider les entreprises régionales à conquérir des marchés à l’international. Pour les juges, la région a ainsi “poursuivi une exploitation structurellement déficitaire pendant plusieurs années et maintenu artificiellement ERAI en activité, ce qui constitue, non pas une simple négligence, compte tenu de la durée et de l’ampleur de cet état déficitaire, mais une faute de gestion ayant contribué à l’insuffisance d’actif dont elle doit être déclarée responsable”.
Parmi les erreurs de gestion qui ont creusé le trou de dix millions d’euros, le tribunal judiciaire retient par exemple l'acquisition du pavillon Rhône-Alpes de l’exposition universelle de Shanghai. La suppression “brutale et unilatérale” des subventions de la région en 2015, sur fond de mésentente entre les écologistes et les socialistes, est aussi pointée par la justice comme l’une des causes de cette faillite.
Encore un volet pénal
La région Auvergne-Rhône-Alpes condamnée et Laurent Wauquiez et sa majorité, par le biais d’un communiqué de presse, chargent leurs prédécesseurs : “La décision de justice confirme ce que nous avons toujours dénoncé : la gestion catastrophique de la précédente majorité socialiste, écologiste et extrême gauche, qui conduit aujourd’hui la région Auvergne-Rhône-Alpes à devoir assumer les fautes qu’elle a commises entre 2004 et 2015 (…) Cette affaire illustre malheureusementles errements de la mauvaise gestion régionale par la précédente majorité et ses conséquences pour le contribuable, qui paie toujours pour les fautes commises par les gouvernants mal avisés”.
La gestion et la fin de l’agence économique font aussi l’objet d’un volet pénal. Comme en 2015, le sort d’Erai revêt en période électorale des enjeux très politiques.
"mésentente entre les écologistes et les socialistes" CQFD !
Wauquiez ne charge pas Queyranne, il se contente de souligner les faits de ces donneurs de leçons.