Affaire Le Roux : la victoire d'Agnelet contre la justice française

La France est condamnée par la Cour européenne des Droits de l'Homme pour "procès inéquitable" dans l'affaire Le Roux. L'arrêt de la Cour de Strasbourg a été rendu ce jeudi 10 janvier. Il s'agit d'une victoire pour Maurice Agnelet, condamné en 2007 à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Agnès Leroux.

Vers un troisième procès

Décidément cette affaire aura connu plusieurs rebondissements. Dernier en date, ce jeudi 10 janvier, la cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France pour son jugement concernant Maurice Agnelet.

Dans son arrêt, la cour se justifie, notamment, en relevant "que les raisons et les modalités de la disparition d'Agnès Le Roux, y compris la thèse de l'assassinat, ne reposaient que sur des hypothèses, faute de preuves formelles, qu'il s'agisse par exemple de la découverte du corps ou d'éléments matériels établissant formellement les circonstances de lieu, de temps ainsi que le mode opératoire de l'assassinat reproché" à Maurice Agnelet.

L'avocat de Maurice Agnelet, Me François Saint-Pierre avait en effet saisi la CEDH au motif que son client avait été condamné en appel, sans un verdict motivé alors qu'en première instance, en 2006, il avait été acquitté. Les jurés de la Cour de Strasbourg recommandent au requérant de demander la révision de son procès à titre de réparation. Mais avant que Maurice Agnelet ne se retrouve une troisième fois devant une cour d'assises, la cour de cassation doit accepter ce recours en réexamen. Une demande qui sera très rapidement formulée par son avocat.

Une énigme judiciaire

Maurice Agnelet a été condamné, en 2007, à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Agnès Leroux, sa maîtresse et héritière du Palais de la Méditerranée. La jeune femme avait disparu en 1977 avec en toile de fond les affaires de casino à Nice. Pas de corps, pas de preuve formelle d'un meurtre mais Renée Le Roux est persuadée que sa fille a été assassinée par Maurice Agnelet. Mais en 2000, coup théâtre, l'alibi d'Agnelet tombe. Son ex-épouse révèle qu'il n'était pas avec elle cette fameuse nuit où Agnès disparaît. Acquitté une première fois en 2006, Maurice Agnelet est finalement condamné en deuxième instance un an plus tard.

Une première demande de révision refusée

En septembre dernier, la justice avait refusé la demande en révision du procès. Cette demande se fondait sur les déclarations d'un ancien truand marseillais. Auteur d'un ouvrage en 2011, Jean-Pierre Hernandez affirmait qu'un de ses amis voyous avait tué Agnès Le Roux dans le cadre d'un contrat. La commission de révision avait estimé que le récit de Hernandez "s'était avéré soit invérifiable, soit inexact".

Enfin, Me Saint-Pierre espère obtenir une libération conditionnelle de son client très prochainement. L'affaire continue.

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