Selon le journal Le Monde, le procureur de Nice, pointé du doigt pour sa gestion de l'enquête sur l'affaire Legay, a dédouané les policiers pour éviter de mettre le président de la République Emmanuel Macron en difficulté.
Comme nous l'écrivions mi-juillet, la Cour de cassation a décidé de dépayser l'enquête de l'affaire Geneviève Legay, une manifestante de 72 ans blessée à Nice lors d'une manifestation de Gilets jaunes, après une charge de la police. Dans un papier publié ce mercredi par le journal Le Monde, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre s'est justifié auprès de sa hiérarchie d'avoir dédouané les policiers afin d'éviter de mettre le président de la République en difficulté “avec des divergences trop importantes” entre les versions.
Comme le rappelle le quotidien du soir, quelques heures avant la conférence de presse du parquet, Emmanuel Macron avait déclaré que Geneviève Legay “n’avait pas été en contact avec les forces de l’ordre” dans le journal Nice-Matin. Selon Mireille Damiano l’avocate de Genieve Legay : “un procureur n’a pas à protéger qui que ce soit, fût-il le président de la République. C’est une curieuse conception de sa mission, et c’est bien la raison pour laquelle je parle de porosité malsaine et de défaut d’indépendance…”
C'est donc depuis Lyon que sera menée l’enquête sur cette affaire. Le parquet de Nice avait fait l'objet de nombreuses critiques, notamment depuis le choix de confier les investigations à la direction de la sûreté départementale, jugée trop proche des policiers à l’origine de l’incident. “Le procureur de la République (de Nice) avait d’abord confié l’enquête à la sûreté départementale alors que la cheffe de ce service avait elle-même participé à l’opération de maintien de l’ordre dans le périmètre où Mme Legay a été bousculée et était la compagne du commissaire chargé du commandement de cette opération”, a jugé l'avocat général en cassation.
Geneviève Legay : l’enquête dépaysée à Lyon par la Cour de cassation