Affaire Zahia : procès reporté en janvier 2014

Dernière minute (mis à jour à 15h48) L’affaire Zahia ne sera pas jugée ce mardi 18 juin. En effet, le procès a été reporté en janvier 2014 pour une question de procédure déposée par l'avocat de Franck Ribéry, portant sur la constitutionnalité du texte de loi sanctionnant le recours aux services d'une prostituée mineure.

Article publié ce mardi matin :

Pas la peine de les chercher, ils ne seront pas là. Karim Benzema et Franck Ribéry ne se présenteront pas à la barre du tribunal correctionnel de Paris, qui juge dès cet après-midi l’“affaire Zahia”. Tous deux sont poursuivis pour “recours à prostitution de mineure”. La mineure – on l’a presque oublié –, c’est Zahia Doher, devenue depuis l’égérie de certains médias, star talentueuse pour jouer le rôle de femme-objet rendu à sa plus simple expression. Adulée pour cette “réussite”, Zahia ne sera pas non plus présente au procès, préférant abandonner son statut de partie civile. Pour Zahia, on a comme l’impression que le Zaman Café a fonctionné comme une antichambre de la peopolisation et du succès. À l’instar du Loft pour d’autres. Une sorte de télé-réalité sans la télé.

Zaman Café

Le Zaman Café, c’est là que tout a commencé. En septembre 2009, un renseignement anonyme informait la brigade de répression du proxénétisme qu’un certain Abou “proposait contre rétribution dans le milieu de la nuit parisienne les services de prostituées”. Abou, un Lyonnais de Décines passé par La Nouvelle Star sur M6, a joué les intermédiaires entre plusieurs filles et des clients, empochant au passage un “billet” ou une “commission”. Sur PV, une figure du milieu de la nuit parisienne balance qu’Abou “joue les intermédiaires entre des filles et des clients. Ce sont bien souvent des filles qui ont une activité normale et qui occasionnellement se livrent à la prostitution. Abou fait partie de ces gens qui prennent de l’argent sur ces différentes mises en relation”.

En surveillant la ligne téléphonique d’Abou, les enquêteurs vont écouter plusieurs conversations avec des filles et remonter jusqu’au Zaman Café, où Abou “venait trois ou quatre fois par semaine depuis 2009, et il avait même été envisagé qu’il prenne en main le Zaman…” selon l’un des patrons du Zaman Café. Lors de ses interrogatoires, Abou n’a pas nié ce rôle. Sur Zahia par exemple : Elle “est rentrée avec des gens que je lui avais présentés, elle prenait au moins 1 000 euros la passe. Elle m’a donné à chaque fois 100 euros. J’admets qu’en 2008 j’ai dû lui présenter des clients et parfois prendre une commission qui était de 100 euros”.

Ribéry, Benzema, Govou

Franck Ribéry, Karim Benzema, Sidney Govou : voilà le nom des clients que Zahia donne aux enquêteurs. Govou a eu des rapports avec elle alors qu’elle était majeure. Il n’est pas inquiété. Elle rencontre Ribéry une première fois à Munich, en compagnie du beau-frère de l’international français et d’une autre prostituée. “Nous avons fait l’amour à cinq. En gros, on s’est tous mélangés”, déclare-t-elle. Ribéry nie avoir eu connaissance de l’âge de Zahia. En ce qui concerne le joueur du Real Madrid, la jeune femme déclare l’avoir rencontré aux Oscars du foot en 2008. Elle n’a alors que 16 ans. Zahia : “Nous avons fait l’amour pendant peut-être quinze minutes. (…) Il m’a donné 500 euros, il a dit qu’il n’avait que ça sur lui. Je n’ai pas insisté, cela ne servait à rien.” Problème, dans une écoute téléphonique avec un témoin dans le dossier, Zahia nie avoir eu une relation tarifée avec Karim Benzema.

Intimidation

Mais les magistrats estiment que “la manière dont est formulée la question sur Benzema induit la réponse, et l’hésitation de Zahia est palpable (…) Les réponses de Zahia Doher recueillies dans de telles conditions d’intimidation, en dehors de tout cadre procédural, n’ont aucun caractère probant”. Le parquet de Paris avait pourtant requis le non-lieu pour Ribéry et Benzema en novembre 2011, estimant impossible pour les deux footballeurs de connaître l’âge de Zahia. Mais le magistrat instructeur est passé outre et les a renvoyés devant le tribunal correctionnel. Les débats vont durer jusqu’au 26 juin. Les deux hommes encourent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Sept autres personnes sont mises en examen dans ce dossier.

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