Afifa Jakir : "J'ai été très déçue par la journée Plan-Banlieues"

Qu'est-ce qui vous permet de l'affirmer ?
Afifa Jakir : Franchement, si je n'avais pas tenu l'information du préfet à l'égalité des chances, je n'y aurais pas cru !
La veille de la journée "Espoir banlieue", la secrétaire du Préfet m'a appelé pour m'informer que je n'étais plus prévue aux table-rondes car j'étais candidate aux élections cantonales : par respect et souci d'égalité entre les candidats, la préfecture me retirait des interventions. Mais le préfet à l'égalité des chances m'a expliqué ensuite que c'était parce que Gérard Collomb avait appelé la préfecture et fait un scandale, qu'ils ont préféré me retirer des table-rondes, pour éviter toute polémique. L'information m'a été confirmée par le préfet de région le jour même.

Que pensez-vous de cette intervention de Collomb ?
Je suis en colère car je n'allais pas à Vaulx-en-Velin pour faire campagne ! J'ai toujours considéré que la question des Banlieues n'appartenait ni à la gauche ni à la droite lorsqu'il s'agit de trouver des solutions. Il me semble normal que les personnes du terrain puissent apporter leur témoignage concernant leurs expériences. C'est de cette façon que l'on fera avancer la ville.

Vous avez suivi la journée "Espoir banlieue", quel bilan en faites-vous ?
Très sincèrement, j'ai été très déçue ! Pour tout dire, je cherche encore l'intérêt de cette journée... On s'attendait à quelques annonces, à des choses plus concrètes que "il faut lutter contre le chômage dans les banlieues". Ils auraient peut-être dû annuler cette journée et dire franchement que le plan n'était pas prêt et qu'il sera présenté en février. Car c'est donner des espoirs aux jeunes et aux acteurs sociaux pour pas grand chose. J'ai mobilisé des bénévoles de Cap-devoirs une journée sur un stand pour pas grand chose.

En quoi votre association, Cap-devoirs, peut-elle s'intégrer au Plan-banlieues de Fadéla Amara ?
Cap-devoirs est une association d'accompagnement à la scolarité. Tous les soirs, nous aidons 65 ados à faire leurs devoirs, à acquérir une culture du travail scolaire, en liaison permanente, par un système de fiches-navettes, avec leurs enseignants. Le gouvernement a déjà mis en place, depuis novembre, des mesures éducatives dans les collèges en zones REP (Réseau d'Education Prioritaire). C'est exactement ce qu'on fait et ça marche formidablement bien : les enseignants jouent vraiment le jeu, et l'ambiance est conviviale. Je suis très optimiste car la mesure va être étendue à l'ensemble des collèges de France à partir de la rentrée 2008.

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