Agression dans le train Toulouse-Lyon : bagarre ou acte antisémite ?

Suite à l'agression de mercredi dernier dans le train Toulouse-Lyon, le parquet a ouvert une information judiciaire samedi. Les deux agresseurs ont été placés sous contrôle judiciaire mais le caractère antisémite de l'agression reste à démontrer. L'emballement médiatique a lui contribué à compliquer le traitement de l'affaire.

Concernant les suites de l'agression antisémite présumée d'un élève villeurbannais de 17 ans, scolarisé à l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse, mercredi dernier dans le train Toulouse-Lyon, une information judiciaire a été ouverte samedi à Lyon par la justice.

Les deux agresseurs présumés avaient été arrêtés et placés en garde à vue jeudi à Lyon, après que la victime présumée a porté plainte, deux jours après les faits. L'adolescent de 17 ans ayant témoigné le jour même sur le site Internet Le Progrès.fr, révélant qu'il était scolarisé dans la même école que quatre des victimes de Mohamed Merah le 19 mars à Toulouse, cela avait entraîné un nouvel emballement médiatique, temporisé tant bien que mal par le procureur, un mois après l'agression antisémite de Villeurbanne.

Mises en examen pour violences aggravées

Samedi, les deux jeunes ont été présentés au parquet et mis en examen pour violences ayant entrainé une interruption temporaire de travail (ITT) supérieure à 8 jours, aggravées par trois circonstances : la pluralité d'agresseurs, le fait que l'agression ait eu lieu dans un transport collectif de personnes et en raison de l'appartenance religieuse de la victime.

Toutefois, la justice estime que le caractère antisémite de l'agression reste à démontrer. Il n'y a d'une part aucun témoignage recueilli en ce sens à l'heure actuelle, prouvant que l'agression soit liée à l'appartenance religieuse de la victime. L'agresseur présumé nie les faits. D'autre part, des coups ont été portés des deux côtés. L'enquête de police a révélé que la victime avait elle-même porté un coup de tête à son agresseur.

Pour l'heure, un banal règlement de compte

A ce stade des investigations, les faits ressemblent plutôt à un banal règlement de compte après le passage de plusieurs conversations téléphoniques dans le train, ayant énervé les voisins immédiats du jeune adolescent mercredi. Du fait des nuisances sonores causées par ses conversations téléphoniques répétées, l'un des passagers aurait demandé au jeune de se taire, puis lui aurait proposé de sortir s'expliquer avec lui en dehors du wagon, ce qu'il aurait accepté avant d'en découdre physiquement avec son agresseur. Une bagarre aurait alors éclaté.

L'adolescent a porté plainte deux jours plus tard estimant que son appartenance religieuse était en cause. L'information judiciaire qui se poursuivra ses prochaines semaines dira si oui ou non tel était le cas. La justice n'exclue pas d'obtenir de nouveaux témoignages en ce sens, mais pour l'heure, ce sont surtout les violences en réunion, dans un transport collectif de personnes, qui sont retenues. Après avoir manqué leur examen d'entrée dans l'armée jeudi à Lyon, les deux agresseurs ont été placés sous contrôle judiciaire jusqu'à la fin de l'information judiciaire.

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