© Tim Douet

Agression d’Arthur Naciri à Lyon : de la prison avec sursis requise contre les deux policiers 

Plus de deux ans après l’agression violente d’Arthur Naciri, qui avait eu neuf dents cassées lors d'une manifestation contre la réforme des retraites en décembre 2019, dix mois de prison avec sursis ont été requis jeudi contre les deux policiers accusés de violences à son égard. 

Il aura fallu attendre plus de deux ans et quatre renvois de l’affaire pour entendre les réquisitions dans l’affaire de l’agression d’Arthur Naciri, un jeune saisonnier qui avait eu neuf dents cassées lors d'une manifestation contre la réforme des retraites en décembre 2019 à Lyon. Les deux prévenus, membres de la brigade anticriminalité (BAC) lyonnaise, ont comparu jeudi 22 septembre pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" dont l'un pour des faits "ayant entraîné plus de huit jours d'ITT" sur Arthur Naciri, alors âgé de 23 ans. 

"Une interpellation n'est pas synonyme de matraquage", a clamé le procureur dans son réquisitoire, ajoutant : "cette technique d'interpellation n'est pas nécessaire, et elle est grave". Sur les images diffusées lors du procès sur les écrans du tribunal, on pouvait y voir Arthur Naciri être agrippé par un policier et être ensuite relâché la bouche ensanglantée, rapporte l’AFP.  

Jugement mis en délibéré au 24 novembre

"J'en rêvais [du procès, NDLR] depuis des années, ça fait du bien de vider son sac et de voir qu'il y a consensus sur le fait que ce qui m'est arrivé est complètement anormal" a réagi auprès de l’agence de presse Arthur Naciri, qui attend désormais "des sanctions exemplaires". Dix mois de prison avec sursis ont été requis jeudi contre deux policiers accusés de violences. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 24 novembre. 

Lors de l’audience, aucun des accusés n'a reconnu les faits, l'un expliquant ne pas avoir porté de coup, l'autre démentant avoir frappé la victime au visage. "Je suis désolé de vous le dire, mais je ne sais pas comment M. Naciri a perdu ses dents", a déclaré le conseil des prévenus spécialisé dans la défense des forces de l'ordre, Me Laurent-Franck Liénard, en plaidant la relaxe. 

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