Une majorité de trentenaires en reconversions professionnelles, 45% de femmes et un attrait vers le bio et le circuit court : un profil se dégage chez les agriculteurs récemment installés ou en phase de l'être dans la région.
Les agriculteurs qui s'installent en Auvergne-Rhône-Alpes ne sont pas suffisamment nombreux pour pallier les départs. Un constat qui a poussé les chambres d'agriculture a mené une étude auprès de ceux qui ont porté pour projet, entre 2015 et 2017, de se lancer dans l'agriculture. L'idée de l'étude est d'abord d'identifier les difficultés rencontrées pour s'installer dans la région afin d'améliorer l'accompagnement. Elle permet également d'avoir une idée plus précise sur le profil de plus de 2 200 candidats sur les 7000 ayant engagé cette démarche.
Du bio et du circuit court avant la grande distribution
À 40 %, ces nouveaux agriculteurs sont âgés de 31 à 40 ans et entament donc une reconversion professionnelle. Ils sont suivis de près par les plus de 40 ans (25%), puis par la tranche d'âge de 26 à 30 ans (20 %). Les plus jeunes, de 18 à 25 ans, sont les moins nombreux (14%). Lors des premiers entretiens à l'installation, la plupart des candidats envisagent de s'installer hors du cadre familial (68%), et 43 % visent la création d'une exploitation. Une autre tendance forte se dégage : lors des premiers entretiens, ils sont 63 % à vouloir s'installer en bio et 61 % à vouloir travailler en circuit-court. Un projet sur deux comprend également de la diversification avec des activités de transformation,d’agrotourisme ou de production d'énergie.
Le végétal avant l'animal
Attirés par des productions diversifiées, les nouveaux agriculteurs interrogés par les chambres d'agriculture de la région semblent plutôt tourner vers le végétal. Ainsi, 24 % des candidats veulent s'installer en maraîchage pour produire des légumes et 19 % visent l'arboriculture et la production de petits fruits. Les plantes à parfums, aromatiques et médicinales sont ensuite les plus prisées (16%). Tendance sociétale ou non à l'heure du festival Veggie World à Lyon, l’élevage attire en moindre proportion. Ils sont 14 % à vouloir s'installer en élevage bovin pour faire de la viande et du lait, 13% pour l'élevage de poules et 11 % pour celui de caprins.
Une installation plus difficile pour les femmes
Pour l'étude, 45% de femmes en démarche d'installation ont été interrogée. De leurs réponses, la chambre d'agriculture relève qu'elles auraient plus de difficultés à accéder au métier. Seuls 26 % d'entre elles réussissent à s'installer en agriculture contre 34 % pour les hommes. Les femmes portent plus d'installations en dehors du cadre familial, réputée plus difficiles à mettre en oeuvre, ont moins de formation en agriculture et de reprises d'exploitations et plus de difficultés d'accès au financement.
Quelles difficultés pour devenir agriculteur en Auvergne-Rhône-Alpes ?