Bien se connaître, c’est un travail qui commence dès le plus jeune âge. Les parents ont un vrai rôle à jouer pour aider leur enfant, puis leur adolescent, à comprendre comment il fonctionne, à identifier ses qualités et les points sur lesquels il peut progresser. En quoi est-ce si important ? Et comment les parents peuvent-ils procéder ? Explications.
Ne pas être conscient de ses atouts et de ses difficultés peut constituer un vrai handicap dans la vie. On a du mal à savoir ce que l’on veut et à évaluer ce qui est bon pour soi. On ne fréquente pas les personnes qui nous font du bien, nos choix sont guidés par de mauvaises raisons. On peut se sentir envahi par un sentiment d’insatisfaction durable qui nous empêche d’être heureux. On n’arrive pas à se mettre en situation de réussite, avec une tendance à se sentir en permanence hors de sa zone de confort, voire à enchaîner les échecs.
Mieux gérer ses émotions
Bien se connaître, c’est déjà observer comment on réagit face aux petits et grands événements de la vie, qu’ils soient heureux ou malheureux, stressants ou stimulants. Cela permet d’identifier ses émotions afin d’apprendre à mieux les gérer, d’une part pour bien vivre avec, et d’autre part afin de prévenir d’éventuels débordements. “Par exemple, si un enfant a mal au ventre avant d’aller à l’école, on l’aide à mettre des mots sur cette sensation physique, recommande Nathalie Anton, psychologue et enseignante, autrice du livre Le Potentiel caché de votre ado (éditions Eyrolles). S’il s’agit d’une manifestation liée au stress, on réfléchira avec lui aux stratégies à mettre en place pour le faire baisser, comme par exemple respirer par le ventre ou encore faire de la méditation de pleine conscience. Identifier l’émotion, au-delà du symptôme physique, permet de dénouer les choses et de savoir comment y répondre de manière adaptée, et d’anticiper si la situation se représente.”
Faire des choix éclairés
Aider son enfant ou son adolescent à bien se connaître, c’est lui donner l’opportunité de prendre les bonnes décisions, avec ses amis ou sa famille, au cours de sa scolarité, dans le cadre de son orientation, puis plus tard dans sa vie professionnelle. En grandissant, le jeune qui se connaît bien aura identifié ses valeurs, ses besoins et ses limites, et il cherchera à les respecter. C’est une vraie source d’équilibre et de satisfaction, car il sait ce qui est bon pour lui, cela l’aide à faire des choix alignés avec ce qu’il est vraiment, ses motivations profondes, sans chercher forcément à plaire à ses parents, ses professeurs, ses amis… Cela permet également de ne pas se laisser influencer, de résister à la pression du groupe et aux éventuels dangers qui peuvent en découler, ainsi qu’aux injonctions diverses et variées des réseaux sociaux. “Ma fille avait vraiment envie de faire une prépa pour intégrer une école de commerce, confie Florence, mère de Charlotte, 20 ans. Elle n’avait pas une idée précise de ce qu’elle voulait faire plus tard, mais la plupart de ses amies s’orientaient dans cette voie, et ça lui semblait bien. On lui a quand même fait faire un bilan d’orientation, car on avait des doutes sur son choix. Il est ressorti qu’elle avait vraiment une appétence pour les matières scientifiques, les résolutions de problèmes, et peu de goût pour l’esprit de compétition. Elle s’est alors renseignée sur les écoles d’ingénieurs post bac, qu’elle ne regardait pas au départ pour faire comme son groupe d’amies, et aussi à cause du cliché qui assimile les écoles d’ingénieurs à une population masculine. Elle a participé à des portes ouvertes et s’est sentie très en phase avec le projet et les étudiants. C’est ce qu’elle fait actuellement et elle semble très épanouie.”
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