Ce n'est pas encore aujourd'hui que le mouvement social entamé chez Air France prendra fin. Alors que les syndicats ont réclamé ce vendredi la nomination d'un médiateur indépendant, ils se sont vu opposer une fin de non recevoir par Matignon.
Le bras de fer continue toujours entre les syndicats de pilotes et la direction d'Air France. Vendredi, le bout du tunnel avait pourtant été entraperçu par certains. La direction a en effet proposé un "plan de sortie de crise".
D'après le texte soumis aux syndicats, il s'agissait de proposer d'employer les pilotes de la filiale européenne low-cost du groupe, Transavia, "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France, afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France". Une proposition censée répondre aux inquiétudes des pilotes concernant une forme de "dumping social" avec l'emploi de pilotes aux conditions de pays étrangers. Mais les syndicats ont repoussé cette proposition, estimant qu'elle ne répondait pas "aux préoccupations de la profession".
Les syndicats de pilotes ont alors réclamé la nomination "sans délai, d'un médiateur indépendant", condition sine qua non pour mettre fin au mouvement social.
Mais du côté du gouvernement, cette requête ne passe pas. Matignon, tout comme la direction d'Air France (dont l'Etat est propriétaire à 16%) ont rejeté cette éventualité.
Mouvement "insupportable"
Le mouvement social qualifié "d'insupportable" par Manuel Valls, continue donc et semble même ne pas faiblir, puisque 57% des pilotes ne prennent pas les airs d'après la direction d'Air France. Un chiffre constant depuis le début du mouvement.
La compagnie affirme toutefois pouvoir assurer un peu plus d'un vol sur deux ce samedi. Un taux en légère amélioration, même s'il reste encore très bas. Air france estime que chaque jour de grève lui coûte jusqu'à 20 millions d'euros.
